Fret maritime: le transporteur CMA CGM calme la contreoffensive des Etats-Unis
L'armateur aux superprofits a su déjouer l'hostilité des élus au Congrès qui ont lancé une répression contre le fret maritime, jugé trop gourmand. En menant une campagne de lobbying. Et en investissant dans des ports américains.
Bis repetita. Comme pour son précédent exercice, le transporteur maritime CMA CGM a annoncé le plus gros bénéfice de France (24,9 milliards de dollars, contre 17,9 en 2021). Le genre de nouvelle qui énerve dans l'Hexagone, mais aussi outre-Atlantique.
Il y a un an, le 1er mars 2022, dans son discours sur l'état de l'Union, le président des Etats-Unis lançait l'offensive contre les compagnies de transport maritime: "Une petite demi-douzaine d'armateurs étrangers a augmenté les prix jusqu'à 1.000% et réalisé des profits record. Ce soir, je vous annonce que nous lançons la répression contre ces compagnies qui surtaxent les entreprises américaines et les consommateurs américains", déclamait Joe Biden.
Dès le lendemain, CMA CGM et ses grands concurrents - qui ont la particularité de ne pas être américains - recevaient un formulaire officiel du Congrès les sommant de répondre à des questions précises, documents à l'appui, concernant leurs capacités non allouées, l'augmentation de leurs tarifs et leurs "énormes bénéfices". Quelques semaines plus tard, l'allemand Hapag-Lloyd, accusé d'avoir pratiqué des tarifs de stockage déraisonnablement élevés dans le port de Los Angeles, accepte de payer une amende de 2 millions de dollars. Joe Biden ne lâche pas l'affaire, envoie des tweets, présente en juin un Ocean Shipping Reform Act, pour remettre de l'ordre et mieux contrôler le secteur.
Affaire prise très au sérieux
Depuis Marseille, l'état-major de CMA CGM prend l'affaire très au sérieux et met les moyens pour contrer les attaques. Krister Holladay, ex-collaborateur de figures républicaines (Kay Granger, Saxby Chambliss, Newt Gingrich), devenu directeur des affaires publiques d'APL, une des filiales du groupe français, se voit confier un budget de 500.000 dollars.
Moyennant 240.000 dollars, un cabinet de lobbying, Van Scoyoc, mobilise de son côté une équipe de huit personnes disposant également de solides relations au sein du Congrès. Protection des baleines, fiscalité (CMA CGM[...]
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