La France des stations de ski... "fantômes"
En France, 168 stations de ski, principalement des "micro-domaines" ont définitivement fermé depuis leur création. Pour des raisons avant tout économiques, mais aussi, de plus en plus, climatiques. Que faire de ces domaines abandonnés ? Comment se débarrasser des déchets, des remontées mécaniques et de la pollution engendrée? Pas toujours simple...
Tous les hivers, en moyenne, trois sites de moyenne montagne ferment définitivement leurs pistes. Bienvenue au royaume des "stations de ski fantômes". La France en compte un peu moins de 200 aujourd'hui. Le phénomène est né en 1970 mais s'est étendu depuis vingt ans. Et il devrait encore s'accélérer: une cinquantaine d'autres stations devraient être fermées dans les vingt prochaines années, faute de clientèle, de neige et d'équilibre économique. Il s'agit principalement de petites stations de moyenne montagne, souvent créées par des collectifs de villageois, parfois par le curé, dans les années 50 à 60, pour animer le territoire. L'or blanc devait remplacer l'agriculture et l'industrie déclinantes... A l'image, par exemple, de sites aujourd'hui fermés comme Chambon-des-Neiges, dans le Puy-de-Dôme, ou de Mas de la Barque en Lozère...
Une carte postale d'époque, évoquant le temps - pas si lointain - où l'ex-station de ski de Chambon, située au nord-est du Puy-de-Sancy, dans un volcan éteint d'Auvergne, méritait de s'appeler Chambon-des-Neiges. Aujourd'hui, la station, ouverte en 1971, est fermée depuis plus de 20 ans.
60% des stations du Massif Central
Un site qui recense toutes ces stations fantômes françaises
Ce genre de stations abandonnées, on en trouve dans tous les grands massifs montagneux français. Dans les moins élevés, bien sûr, comme le Massif central, les Vosges, le Jura et une partie des Pyrénées, mais aussi, et c'est moins connu, dans les Alpes. Pudiquement, les communes préfèrent souvent parler de "stations désarmées", comme on "désarme" certains vieux navires de guerre. L'universitaire Pierre-Alexandre Metral, doctorant en géographie à l'Université de Grenoble, y a consacré une thèse. En France, explique-t-il, 31% du stock total des domaines skiables ont fermé. Dans le Massif central, c'est même 60%. Ce qui veut dire qu'il y a plus de sites qui ont périclité qu'il n'y en a encore d'actifs aujourd'hui."
Il faut, malgré tout, relativiser cet impact : [...]