Une France "sans milliardaire": la réforme des retraites a réveillé des pulsions sanguinaires
EDITORIAL. Après des actions "Robin des Bois" par menées partout en France par le secteur de l'énergie, l'intersyndicale appelle d'une seule voix à une mobilisation massive le 31 janvier contre la réforme des retraites. "Suppression des milliardaires", "vampires", "richard", chez les syndicats comme l'opposition, ce projet aura rallumé des instincts révolutionnaires.
Les pires ennemis nichent toujours dans son propre camp. Alors que le mouvement contre la réforme des retraites réussissait une démonstration de force unitaire puissante, certains de ses animateurs syndicaux et politiques, multipliaient les anathèmes archéo-populistes et sectaires.
A désespérer ceux qui leur prêtaient l'oreille car ils pouvaient alors entendre le glas de l'isolement et des défaites inéluctables à venir, tant la majorité des Français ne se reconnaissent plus dans ces vieilles lunes. Lunes de sang auxquelles sacrifient ces prophètes de malheur et d'un autre temps. Ils peuvent d'ailleurs avoir un visage d'infante. De ceux qu'on imagine guère le couteau entre les dents.
"Suppression des milliardaires"
Marine Tondelier, 37 ans, la nouvelle cheffe des Verts, raisonnable disait-on, n'en a pas moins hardiment déraisonné en appelant "sérieusement" à "la suppression des milliardaires", ces "vampires", ces suceurs de sang du peuple! Dans l'imagerie archéo révolutionnaire, c'est la caricature la plus ringarde, la plus dangereuse, hélas applaudie lors d'un meeting de la Nupes.
Dangereuse, car charriant ce fantasme redoutable de la chasse aux riches qu'il faut exécuter, à commencer par "le président des hyperriches" déjà promis à la guillotine dans les manifestations des "gilets jaunes". Pour sa mobilisation de la jeunesse, les Insoumis avaient d'ailleurs choisi le 21 janvier, jour anniversaire de la décapitation de Louis XVI… A cette occasion, Jean-Luc Mélenchon n'a pas hésité à "maudire" ce grand satan de président.
Couper l'électricité
L'imaginaire d'une partie de la gauche demeure donc sanguinaire. Il lui faut ce bouc émissaire à immoler. Le richard, le ploutocrate d'en haut, de l'élite. L'extrême droite populiste et d'aucuns à l'extrême gauche aussi, y ajoutent parfois le juif. Mais c'est la même pulsion archaïque qui exige une victime expiatoire. Comme si un sacrifice pouvait tout résoudre.
Certains dirigeants de la CGT ont aussi apporté leur pierre. Phili[...]
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