Un flic à la tête de l'exécutif de Hong Kong, drame communiste sans suspense
John Lee a été désigné nouveau chef de l’exécutif de Hong Kong par un collège à la main de Pékin. Cet ancien policier a une mission: faire filer doux l’ex-colonie britannique.
99,4%. C’est le score nord-coréen obtenu dimanche 8 mai par , après consultation du collège de hiérarques locaux à la solde du pouvoir communiste chargé de l’”élire”. Seuls 8 des 1.424 votants ne se sont pas portés sur son nom pour succéder à l’austère . Un “triomphe” qui trahit la mainmise totale de Pékin sur l’ex-colonie britannique. Dans un éditorial, le Quotidien du peuple, organe du régime, a félicité dimanche sans ironie aucune “un système électoral amélioré”. Toute aussi orwellienne, l'agence Xinhua a vu dans cette désignation “une nouvelle étape démocratique”. “C’est la mainlandisation” de l’île, commente, sobrement, Jean-Pierre Cabestan, directeur de recherches au CNRS basé à Hong Kong.
Le nouvel homme fort du territoire est, littéralement, le candidat de la sécurité. Ce policier, ex-numéro 2 de l’exécutif, est pourtant associé de fait à depuis six mois. Il n’a pourtant aucune expérience des questions commerciales et financières capitales dans ce comptoir encore dynamique, porte-revolver entre la Chine et le reste du monde. Le territoire perd rapidement ce qui faisait son attractivité, sinon son charme: la fin d’un cadre juridique protecteur des investissements et des libertés individuelles, mis en pièces par Pékin. En un an, entre 2020 et 2021, 89.200 résidents, principalement étrangers et hongkongais titulaires d'un second passeport, ont fait leurs valises.
Le pire candidat pour redorer le blason de Hong Kong
A cette aune, John Lee est sans doute le pire candidat pour redorer le blason de Hong Kong, puisqu'il ne s'est distingué qu'en réprimant durement les manifestations qui, en 2019, protestèrent contre ce tour de vis. Mais Pékin y a vu le meilleur des pedigree, dut-il donner le coup de grâce à l'attrait international du territoire. “Les hommes d’affaires étrangers ne sont plus importants pour le régime. Leur départ alimente même la mainlandisation de Hong Kong”, souligne Jean-Pierre Cabestan. Depuis la rétrocession de la Grande-Bretagne à la Chine, Ho[...]
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