Quand la finance se bat pour être crédible en matière de développement durable
Philippe Zaouati ne décolère pas. Le patron de Mirova, la filiale d’investissement responsable de Natixis Investment Managers, est l’un des pionniers en France de la « finance verte », dont il a contribué à établir le cadre et les règles. Or ce dirigeant de 56 ans, arrivé dans le groupe bancaire il y a quinze ans, juge que l’évolution de ce secteur devient toxique : « Nous sommes à un tournant en matière de finance durable. Nous sommes attaqués par ceux pour qui la finance représente un mal absolu. Mais nous souffrons simultanément de la concurrence d’acteurs à l’origine d’investissements qui n’ont de “vert” que le nom. »
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Le fameux « greenwashing » permet à des sociétés peu scrupuleuses de revendiquer un label dévoyé. Dernier cas en date ? La filiale du groupe Deutsche Bank DWS, prise en flagrant délit de mensonge sur la réalité des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) par les régulateurs, avec à la clé perquisition policière, démission du PDG et plongeon du titre en Bourse. Ou encore la récente nomination du patron de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, à la tête de l’association Entreprises pour l’Environnement (EPE), qui a laissé dubitatifs de nombreux défenseurs de la finance verte.
Davantage de lisibilité
« Cela crée un buzz très négatif », souligne le patron de Mirova. D’où un double dilemme pour les « vrais » investisseurs dans la finance responsable : comment faire la distinction entre...