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Fin du ticket de caisse en papier dès 2023 : la version dématérialisée est-elle vraiment plus écolo ?

Dès 2023, les tickets de caisse seront systématiquement dématérialisés, sauf demande expresse du client (Crédits : Getty Images). (Getty Images)

La loi va imposer la dématérialisation des tickets de caisse dès l'année prochaine pour limiter le gaspillage d'eau et d'énergie, mais les reçus envoyés par mail ne sont pas forcément moins énergivores.

Après les cabines téléphoniques, les Minitels et les téléphones à clapet, les tickets de caisse deviendront-ils eux aussi des vestiges du passé ? En France, leur (quasi) disparition est prévue pour l’année prochaine.

Un article de la loi "antigaspillage" interdit, à partir du 1er janvier 2023, d’imprimer et distribuer un ticket de caisse, un reçu de carte bancaire ou des bons d’achat, "sauf demande contraire du client". Certaines enseignes ont déjà anticipé cette mesure et demandent à leurs clients s’ils souhaitent le ticket avant de l’imprimer.

Un hyper imprime l'équivalent de la distance Paris-Montpellier

L’objectif de la loi est de limiter la consommation de papier et d’eau, pour des tickets qui finissent souvent à la poubelle, ou froissés au fond de nos sacs. "Un hypermarché utilise 10 600 rouleaux par an pour imprimer des tickets de caisse, c’est l’équivalent de la distance Montpellier/Paris", expliquait sur France Bleu la députée macroniste de l’Hérault Patricia Mirallès, porteuse de cette mesure. Chaque année, 30 milliards de tickets de caisse et reçus de carte bancaire sont imprimés, selon les chiffres publiés par le gouvernement.

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Ces petites bandes de papier ont donc un impact carbone notable, sans compter qu’elles contiennent parfois des substances nocives pour la santé. Les supprimer permettrait de moins exposer le personnel de caisse aux bisphénols, suspectés d’être des perturbateurs endocriniens.

VIDÉO - Quels sont les 15 pays les plus pollueurs au monde ?

Entre 4 et 19 grammes de gaz à effet de serre par mail

Mais les remplacer par des tickets dématérialisés, est-ce vraiment écologique ? La transmission de données numériques et leur stockage ont un coût énergétique. D’après différents calculs, un ticket de caisse envoyé par mail aurait une empreinte équivalente à 4 à 19 grammes de gaz à effet de serre.

Contacté par Yahoo Actualités, Frédéric Bordage, spécialiste en numérique durable et fondateur du collectif d’experts du numérique Green IT, évalue à 5 grammes de gaz à effet de serre et 3 centilitres d’eau l’impact d’un ticket numérique, tandis qu’un ticket en papier a une empreinte d’environ 2 grammes de gaz à effets de serre et 5 centilitres d’eau. L'eau est nécessaire dans les deux cas, au moment de la fabrication des équipements (caisse enregistreuse, serveur, ordinateur...), pour produire de l'électricité et du papier (dans le cas d'un ticket imprimé).

Une pollution numérique

Ces chiffres peuvent bien sûr varier en fonction du type de papier utilisé et de sa taille, ainsi que du poids, en octets, du mail envoyé. In fine, expédier le ticket de caisse par mail plutôt que l’imprimer revient surtout à effectuer "un transfert d'impacts environnementaux", explique Frédéric Bordage.

Xavier Verne, ingénieur agrégé de mathématiques, parvient à peu près aux mêmes estimations. "Si le marchand n'en profite pas pour faire une jolie mise en page, avec de la pub à outrance, des bons de réductions, le mail pourrait faire entre 0,2 et 1 Mo", indique ce membre de l'association The Shift project aux Echos. Etant donné que l’Ademe chiffre l’envoi d'un mail de 1 Mo à environ 19 grammes de gaz à effet de serre, celui d'un ticket dématérialisé émettrait alors entre 3,8 et 19 grammes de CO2.

Ne pas stocker ces e-tickets trop longtemps

Multipliée par des millions d’achats quotidiens, l’empreinte des tickets numériques serait donc loin d’être négligeable. Surtout si les consommateurs ne suppriment pas ces mails une fois qu’ils n’en ont plus l’usage. Le non-recours au papier permettrait néanmoins d’économiser de l’eau.

The Shift project, une association prônant une moindre dépendance aux énergies fossiles, propose donc la suppression automatique des e-tickets au bout de deux ans et l’interdiction de démarchage marketing dans les tickets numériques, pour ne pas envoyer des mails inutilement volumineux et gourmands en énergie.

Un risque de spam ou de démarchage commercial

Par ailleurs, un autre point préoccupe les associations de défense des consommateur. Recevoir votre ticket de caisse par mail suppose de vous être enregistré auprès de l’enseigne, et de lui avoir confié vos données personnelles (adresse électronique, adresse physique, numéro de téléphone…). Pour l’UFC-Que Choisir, la dématérialisation des tickets va "faciliter via des techniques marketing la création de base de données par les commerçants (…) et l’essor de publicités intrusives ou non désirées". Le magazine 60 millions de consommateurs a quant à lui publié les "5 raisons de défendre le ticket de caisse en papier".

Enfin, cette mesure risque d’accroître la fracture numérique, qui touche les personnes n’étant pas à l’aise avec Internet, ou ne disposant pas d'un bon accès au Web. Sachez que vous aurez toujours le droit d’exiger un ticket imprimé lors de l’achat. Ne serait-ce que pour garder un souvenir du passé.

VIDEO - « 20 Minutes » et l’UFC-Que Choisir répondent à vos questions sur la fin des tickets de caisse en 2023