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Filippetti dénonce les "pratiques inqualifiables" d'Amazon

PARIS (Reuters) - La ministre française de la Culture, Aurélie Filippetti, dénonce dans une interview au Monde les "pratiques inqualifiables" du groupe Amazon, en guerre contre Hachette sur le prix des livres numériques aux Etats-Unis.

Amazon milite en faveur d'une baisse des prix des "ebooks", qui n'ont selon le groupe de Seattle pas de frais d'édition papier, de stockage ou de distribution, face à Hachette USA, numéro quatre de l'édition aux Etats-Unis et filiale du groupe Lagardère, qui maintient ses tarifs de 14,99 et 19,99 dollars.

"Cet épisode est une nouvelle révélation des pratiques inqualifiables et anticoncurrentielles d'Amazon", dit Aurélie Filippetti dans une interview publiée mardi par le quotidien français. "C'est un abus de position dominante et une atteinte inacceptable contre l'accès aux livres. Amazon porte atteinte à la diversité littéraire et éditoriale."

Une coalition de 900 auteurs, dont Stephen King et Donna Tartt, a dénoncé dans une tribune publiée dimanche par le New York Times les pratiques d'Amazon, qui a adopté des mesures de rétorsion contre Hachette en allongeant par exemple les délais de livraison de ses livres et en bloquant les pré-commandes.

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"Les auteurs qui ont signé la tribune ne sont pas tous publiés par Hachette, ils ont simplement conscience de l'intérêt général. Pour ma part, je défends l'écosystème du livre en entier, pas un acteur en particulier", ajoute la ministre.

La Commission européenne a annoncé début juin qu'elle examinait ce contentieux mais des experts du droit européen de la concurrence estiment qu'il est peu probable qu'elle intervienne dans un différend entre deux sociétés.

La France tente aussi de contrer sur son territoire les ambitions du groupe américain.

Le parlement français a adopté le 26 juin une loi dite "anti-Amazon" qui empêche les vendeurs de livres sur internet d'offrir à leurs clients français à la fois un rabais de 5% sur le prix unique et la gratuité des frais de port, une possibilité jugée déloyale par les libraires français.

Amazon a riposté le 10 juillet en facturant seulement un centime les frais de port.

"Nous n'avons jamais dit que cette loi allait tout régler. C'était un combat politique", souligne Aurélie Filippetti dans Le Monde. "Nous savions qu'ils allaient chercher à la contourner."

Elle ajoute que ce sont "des banderilles que nous continuerons à planter dans le flanc d'Amazon" et se félicite de constater que le syndicat des libraires allemands a déposé une plainte antitrust contre Amazon.

"Cela montre que nous ne sommes pas dans le combat du village gaulois contre l'ogre américain. C'est un combat global contre une mise en péril de l'écosystème du livre."

Selon un rapport de la commission des Affaires culturelles de l'Assemblée nationale française, la vente en ligne de livres imprimés est passée de 3,2% du marché en 2003 à 13,1% en 2011.

(Yves Clarisse, édité par Jean-Baptiste Vey)