Festival de Cannes: Paillettes, parité et polémiques sur le tapis rouge
La question de l’égalité entre les femmes et les hommes s’invite de nouveau au Festival de Cannes, malgré les progrès réalisés : une nouvelle présidente, une maîtresse de cérémonie, quatre femmes dans le jury, et sept femmes en lice - sur 21 sélectionnés - pour la Palme d’or.
Le cinéma français surmontera-t-il un jour les fractures qui le traversent depuis trois ans ? Les sept minutes d’ovation debout adressées à Johnny Depp, le Louis XV de Jeanne du Barry, le dernier film de Maïwenn, présenté hors compétition en ouverture du Festival de Cannes, n’augurent pas d’un apaisement rapide. La "famille" qui se déchire depuis l’irruption du mouvement #MeToo dans ses cérémonies continue au contraire de se diviser de plus belle. Cette fois, c’est la vie privée de l’acteur américain, reconnu coupable de violences conjugales par la justice américaine, qui empoisonne l’atmosphère.
Fallait-il offrir ce premier rôle à une personnalité devenue persona non grata à Hollywood car incarnant tout ce que #MeToo dénonce ? Et cela, paradoxe particulièrement clivant, dans un film réalisé par une femme, alors même que réalisatrices et actrices ne cessent de dénoncer les inégalités professionnelles dont elles sont l’objet ?
Plus de femmes dans la sélection et dans le jury
Le Festival de Cannes, qui jusqu’à présent n’a décerné la Palme d’or qu’à deux femmes – la Française Julia Ducournau pour Titane, en 2021, et la Néo-Zélandaise Jane Campion pour La leçon de piano, en 1993 - avait pourtant fait des efforts pour alléger la chappe du pouvoir masculin sur cet événement phare du cinéma européen, avec Berlin et Venise. Maîtresse de la cérémonie d’ouverture, Chiara Mastroianni avait ainsi pu saluer, dans la salle, la nouvelle présidente du Festival, Iris Knobloch, qui remplace Pierre Lescure.
Du côté de la sélection, qui compte cette année 21 films en compétition, sept ont été réalisés par des femmes, dont les Françaises Justine Triet (Anatomie d’une chute), Catherine Breillat (L’été dernier) et Catherine Corsini (Le retour), elle-même très décriée pour des accusations de harcèlement pendant le tournage…Quant à Ruben Östlund, le réalisateur suédois qui préside cette année le jury, il est entouré de quatre hommes et de quatre femmes, dont la titulaire de la Palme d’o[...]
Lire la suite sur challenges.fr
A lire aussi
#MeToo: depuis cinq ans, la parole s'est libérée mais les réponses restent insuffisantes
Qui est Iris Knobloch, la nouvelle présidente du Festival de Cannes ?
Iran: le Festival de Cannes demande la libération de l'actrice Taraneh Alidoosti
Immobilier: pourquoi il sera toujours difficile d'emprunter en 2023
Sciences: le plus gros trou noir jamais découvert promet encore de belles découvertes