Festival de Cannes, jour 8: le gai bonheur du cinéma

Hansa et Holappa (Alma Pöysti et Jussi Vatanen), les héros des Feuilles mortes d'Aki Kaurismäki, devant l'affiche d'un film de Jean-Luc Godard, comme une évidence. | Diaphana Distribution
Hansa et Holappa (Alma Pöysti et Jussi Vatanen), les héros des Feuilles mortes d'Aki Kaurismäki, devant l'affiche d'un film de Jean-Luc Godard, comme une évidence. | Diaphana Distribution

«Le bonheur n'est pas gai» était la dernière réplique du Plaisir de Max Ophuls, qui comportait aussi une macabre danse sur laquelle s'achevait le dernier film terminé par Jean-Luc Godard, Le Livre d'image. Et de fait, ni Les Feuilles mortes d'Aki Kaurismäki, ni Film annonce du film qui n'existera jamais: «Drôles de guerres» de Godard ne saurait être défini par la gaité.

Il en émane pourtant quelque chose d'extrêmement joyeux, et qu'on ne sait comment appeler autrement que le bonheur. Le bonheur du cinéma.

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«Les Feuilles mortes» d'Aki Kaurismäki

Des centaines de films sont montrés à Cannes, y compris au marché, et même des milliers si on inclut les courts-métrages. Autant de projections résultant de tentatives, de recherches, d'inventions, d'idées qui se voudraient nouvelles et parfois, bonnes ou mauvaises, le sont. Et puis il y a, seul, Aki Kaurismäki.

Kaurismäki radicalise encore le célèbre aphorisme de Picasso, «je ne cherche pas, je trouve». Avec le cinéaste de La Fille aux allumettes et des Lumières du faubourg, elle devient: je ne cherche pas, j'ai trouvé.

Trouvé quoi? Quelque chose qui n'existe pas, n'a jamais existé, et est pourtant irréfutable. Quelque chose qu'on pourrait appeler le secret perdu du cinéma.

«Perdu» au sens où ce film, qui se passe aujourd'hui, au temps de l'ultralibéralisme, des contrats précaires, du gâchis alimentaire, du bombardement massif de l'Ukraine, rayonne d'une lumière qui évoque celle des étoiles éteintes qui continue de voyager à travers l'espace et de réchauffer des univers.

«Secret», puisqu'on dirait que personne d'autres chez les réalisateurs, même les meilleurs, ne sait plus cela. Et «bonheur», oui, puisque de chaque seconde du film naît une joie, un doux...

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