Faut-il s'inquiéter, comme l'agence Fitch, de l'état de nos finances publiques?
ANALYSE- La promesse du gouvernement français de faire disparaitre le déficit public en 2027 n'a pas convaincu l'agence Fitch. Bien au contraire, elle a rétrogradé le crédit de la France. Voici les trois leçons à retenir de l'évolution (inquiétante) de nos dépenses et de nos recettes.
Le 28 avril dans la soirée le premier couperet des fameuses agences de notation est tombé sur les finances publiques de la France. Fitch, l’une des quatre principales agences chargées d’évaluer la solvabilité de l’Etat français, a abaissé d'un cran la note du pays à AA- avec "perspective stable". En cause, la trajectoire de dette et de déficit du gouvernement, jugée sujette à caution, mais aussi "l’impasse politique et les mouvements sociaux". Ces derniers "constituent un risque pour le programme de réformes de Macron et pourraient créer des pressions en faveur d’une politique budgétaire plus expansionniste ou d’un renversement des réformes précédentes", explique l'agence. Le gouvernement, quelques jours pie en promettant qu'en 2027, la France rentrerait enfin dans les clous budgétaires.
Equilibre budgétaire en 2027
Présenté le 26 avril, le "programme de stabilité" envoyé par le gouvernement à Bruxelles n’a pas vraiment rassuré les sages du Haut Conseil des finances publiques (HCFP), rattaché à la Cour des comptes. Alors que le PIB n’a progressé que de 0,2% au premier trimestre, selon l’Insee, le HCFP juge que les prévisions officielles de croissance (1% en 2023, puis 1,6% à 1,8% par an) "ne sont pas hors d’atteinte, mais semblent optimistes". Surtout, "cette trajectoire appelle la mise en œuvre sur plusieurs années d’efforts de maîtrise de la dépense d’une ampleur supérieure à ceux qui ont pu être mis en œuvre par le passé, alors que leur calendrier et leurs modalités concrètes restent toujours imprécis."
Voici les trois leçons à retenir de l'évolution de nos finances publiques:
1- Le niveau des dépenses publiques se situe systématiquement bien au-dessus de celui des recettes fiscales et sociales. Du coup, la France accuse un déficit public chronique depuis trois décennies. L’écart le plus faible entre les deux courbes a été observé en 2000, avec un déficit limité à 1,3% du PIB.
2- A chaque crise économique, les gouvernements laissent filer les amortisseurs socia[...]
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