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Facebook: on sait pourquoi les posts qui énervent étaient plus visibles que les autres 😡

Des manifestants anti-Facebook avec un masque d'émoji
Des manifestants anti-Facebook avec un masque d'émoji

GRRRR - Entre 2017 et 2020, les messages, photos et vidéos Facebook qui récoltaient beaucoup d’émojis “colère” (😡) avaient entre 4 et 5 fois plus de chance d’être visibles sur nos murs Facebook que ceux récoltant des simples “J’aime”.

Conséquence: les messages polarisants, de nature à susciter énervements et radicalité, avaient davantage de visibilité que d’autres, plus gentils, ou plus consensuels. Et cela a pu permettre à des courants ou idées parfois radicales de prospérer sur le réseau social, malgré les avertissements émis par des employés de Facebook eux-mêmes, qui s’interrogeaient sur les effets néfastes de ces règles d’affichages.

Révélations des “Facebook Files”

C’est l’un des nombreux enseignements des “Facebook Files”: une série de documents internes du réseau social, dévoilés par la lanceuse d’alerte Frances Haugen. Depuis quelques semaines, cette ancienne employée de Facebook pointe publiquement, au Congrès américain et dans les médias, des dysfonctionnements dans l’entreprise et ses conséquences sur les internautes.

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Depuis lundi 25 octobre, de nombreux médias du monde entier -dont Le Monde en France- ont publié une série d’articles se fondant sur ces documents internes, dans lesquels on trouve des discussions, analyses et informations échangées ces dernières années par les employés de Facebook, Messenger, Instagram, ou encore WhatsApp (ils sont des dizaines de milliers dans le monde entier).

Dans ces articles de presse, pointant par exemple les problèmes de Facebook à gérer la modération en langue arabe, la déprime des salariés chargés de rendre le réseau social “plus sain”, ou encore, la manière dont Facebook a tenté de gérer les publications anti-vaccins contre le Covid-19, on trouve aussi des informations sur l’une des “recettes secrètes” de Facebook: les algorithmes qui déterminent ce que les utilisateurs voient dans leur fil d’actualité en ouvrant l’appli Facebook.

Comme sur Instagram et d’autres réseaux sociaux, un utilisateur de Facebook ne voit en effet pas tous les messages postés par les personnes ou les pages qu’il suit. La question des paramètres avec lesquels Facebook sélectionne et affiche les messages, photos et vidéos dans nos fils d’actualité est centrale et régulièrement débattue.

Si on trouve des informations générales sur le sujet dans le centre d’aide de Facebook, les configurations précises des algorithmes qui déterminent ce qui s’affiche sur Facebook, avec des milliers de signaux analysés en permanence pour déterminer ce qui pourrait le mieux plaire à chaque utilisateur, sont l’un des secrets les mieux gardés de la Silicon Valley (un peu comme la recette précise du Coca-Cola).

Dans le cadre des “Facebook Files”, le Washington Post donne, dans un article publié le 26 octobre, quelques informations précises sur le sujet à propos des émojis de réactions: depuis 2017, un utilisateur de Facebook peut en effet réagir à un post Facebook avec une variété d’émojis exprimant de l’amour, du rire, du rire, mais aussi de la tristesse et de la colère.

Les émojis de réactions sur Facebook. (Photo: Facebook / HuffPost)
Les émojis de réactions sur Facebook. (Photo: Facebook / HuffPost)

Selon le Washington Post, entre 2017 et 2020, de telles réactions d’un utilisateur envoyaient un signal très fort à Facebook, et avaient un poids jusqu’à cinq fois plus important qu’un simple pouce bleu: ce qui favorisait, ensuite, la visibilité du message dans les fils d’autres utilisateurs.

C’était donc aussi le cas lorsqu’un message Facebook suscitait beaucoup de réactions de colère. Et selon le Washington Post, qui a lu les “Facebook Files”, il semble que les équipes des Facebook elles-mêmes aient pressenti les problèmes liés à cette pondération. Favoriser des posts “controversés” pourrait “malencontreusement ouvrir la porte à davantage de spams / de posts abusifs / de clickbait”, écrivait l’un d’entre eux en 2017 dans l’une des conversations internes lue et publiées par le journal américain. “C’est possible” lui répond un de ses collègues.

Et plus tard, en 2019, les ingénieurs - les “datas scientists” - de Facebook ont conclu que les posts récoltant des émojis “colère” avaient bien plus de chance de contenir des messages toxiques ou des “fake news”, selon le Washington Post.

Invasion du Capitole

Des informations potentiellement cruciales alors que des enquêtes et recherches restent en cours sur la mobilisation en ligne des partisans de Donald Trump, qui se sont beaucoup appuyés sur des émotions portées par la colère. Facebook a ainsi été pointé du doigt parmi les responsables de l’invasion du Capitole de Washington le 6 janvier dernier par des partisans de Donald Trump - ce que Mark Zuckerberg a démenti, rejetant la responsabilité principalement sur le comportement des supporters de Trump à Washington.

Mais la somme des documents des Facebook Files, qui montrent que les ingénieurs informatiques de Facebook ne connaissent pas forcément eux-mêmes tous les réglages et toute la portée des paramètres de leur réseau social, est désormais de nature à affaiblir une telle défense.

A voir également sur Le HuffPost: “Tout simplement pas vrai”: Zuckerberg se défend après le réquisitoire de Frances Haugen

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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