Face au manque d'eau, pourquoi la fluidité politique sera vitale
EDITORIAL - L'eau viendra à manquer, et l'alerte monte encore d'un cran aujourd'hui. La baisse des nappes phréatiques fait redouter jusqu’à un manque d’eau potable au printemps ou à l’été prochains. Seule solution pour désamorcer les rivalités, une concertation dans toutes les régions en vue d’un compromis entre les divers usagers.
Qualifiés de bombe à retardement, la canicule hivernale et ses 32 jours sans pluie ont de quoi inquiéter. La baisse des nappes phréatiques fait redouter jusqu’à un manque d’eau potable au printemps ou à l’été prochains. On sait depuis longtemps que le climat et le cycle de l’eau sont intimement liés. Avec le changement climatique, le risque d’alternance de périodes de sécheresse longues et intenses avec des périodes de pluies violentes provoquant des inondations est avéré.
Pendant des décennies, c’est la pollution par les nitrates condamnant de nombreuses communes en Bretagne à ne plus disposer d’eau potable au robinet qui a focalisé l’attention politico-médiatique. Mais il semblait comme une évidence que, partout ailleurs, l’eau était une ressource inépuisable. Bien sûr, il fallait de temps en temps faire attention (lavage de voiture, piscine, arrosage du jardin...).
L'alerte monte d'un cran
On s’est aussi alarmé de voir les glaciers diminuer de volume, les stations de sport d’hiver recourir aux canons à neige ou disparaître, des pans des Landes brûler en un incendie catastrophique, des éleveurs devoir nourrir leurs bêtes avec des réserves prévues pour des temps ultérieurs. L’alerte aujourd’hui monte encore d’un cran.
Avec le rappel selon lequel environ 45 % de la consommation d’eau en France (70 % dans le monde) va à l’agriculture, la question de la sécurité alimentaire elle-même a fini par émerger. L’eau, enjeu vital, plus que jamais. Et on n’oublie pas, au Salon de l’agriculture, l’apostrophe faite à Emmanuel Macron par un activiste de Dernière Rénovation réclamant, à la manière d’une Greta Thunberg, que les rapports des scientifiques soient suivis "Ils sont sur votre bureau !".
On notera en effet que certains membres de ce mouvement disent avoir peur de "mourir de soif". Les solutions à adopter contre-sécheresse, stress hydrique, sols asséchés... vont-elles alors mettre la France en ébullition? Personne n’a oublié la mort de Rémi Fraisse lors d’une manifestatio[...]
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