Europol se fait épingler pour stockage illégal de données d’enquêtes de police
Le gendarme du numérique européen a ordonné à l’agence de police européenne Europol de supprimer sous un an une quantité impressionnante de données issues d’enquêtes comme celle sur EncroChat. Elles étaient stockées illégalement.
C’est un séisme pour les polices de l’Union européenne. Comme le révélait le quotidien britannique The Guardian, l’équivalent européen de la Cnil, le European Data Protection Supervisor (EDPS), a annoncé ce lundi 10 janvier 2022 avoir ordonné à Europol de supprimer un large éventail de données que l’agence de police européenne a amassé en dehors de tout cadre légal. Un constat qui interroge également sur le cadre des collectes de données réalisées par les polices du vieux continent.
4 000 000 gigabytes de données
On parle ici de 4 pétaoctets, soit 4 000 000 de gigaoctets ou encore 3 millions de CD-Roms. C’est l’ampleur des données qu’Europol possède selon un document interne obtenu par le Guardian. Un volume astronomique qui pousse les défenseurs des libertés individuelles et de la protection de nos données à parler d’Europol comme d’une National Security Agency (NSA) en devenir. La NSA est l’agence américaine responsable, entre autres, de l’espionnage de masse révélé par Edward Snowden. Il est toutefois difficile de jauger la sensibilité des informations cachées derrière ce chiffre car la taille d’un fichier n’est pas proportionnelle à sa dangerosité ou sa valeur.
Ce contentieux entre Europol et le gendarme du numérique européen dure depuis 2019, mais l’EDPS durcit le ton.…
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