Publicité
Marchés français ouverture 5 h 55 min
  • Dow Jones

    37 775,38
    +22,07 (+0,06 %)
     
  • Nasdaq

    15 601,50
    -81,87 (-0,52 %)
     
  • Nikkei 225

    37 380,29
    -699,41 (-1,84 %)
     
  • EUR/USD

    1,0641
    -0,0006 (-0,05 %)
     
  • HANG SENG

    16 385,87
    +134,03 (+0,82 %)
     
  • Bitcoin EUR

    58 963,53
    +1 092,38 (+1,89 %)
     
  • CMC Crypto 200

    1 302,91
    +417,38 (+46,68 %)
     
  • S&P 500

    5 011,12
    -11,09 (-0,22 %)
     

Euro et pétrole au secours de l'économie française début 2015

L'économie française devrait retrouver un peu d'allant en 2015 sous l'effet de la baisse de l'euro et du pétrole, mais insuffisamment toutefois pour enrayer à ce stade la progression du chômage, selon l'Insee. /Photo d'archives/REUTERS/Philippe Wojazer

par Yann Le Guernigou

PARIS (Reuters) - L'économie française devrait retrouver un peu d'allant en 2015 sous l'effet de la baisse de l'euro et du pétrole, mais insuffisamment toutefois pour enrayer à ce stade la progression du chômage, prédit l'Insee.

La forte atténuation de la consolidation budgétaire en zone euro jouera aussi positivement de même que deux facteurs propres à la France: une stabilisation, à défaut d'un véritable rebond, de l'activité dans le logement après deux années catastrophiques et une hausse des marges des entreprises grâce aux baisses de charges et de fiscalité.

Dans une note de conjoncture publiée jeudi, l'Insee anticipe des hausses de 0,3% du produit intérieur brut au premier comme au deuxième trimestres 2015.

PUBLICITÉ

Il confirme dans le même temps sa prévision de croissance de 0,1% pour le quatrième trimestre 2014, un net ralentissement par rapport au +0,3% de la période juillet-septembre, ce qui permettrait d'enregistrer sur l'ensemble de 2014 une croissance moyenne de 0,4% analogue à celle de 2013 et au niveau des dernières attentes du gouvernement.

Sur ces bases, au 30 juin prochain, qui constitue l'horizon de prévision de l'Insee, l'acquis de croissance pour l'ensemble de 2015, à savoir l'évolution du PIB en cas de stagnation sur le reste de l'année, s'élèverait à 0,7%.

A ce niveau, une stabilisation à 0,3% du rythme de croissance trimestrielle sur les six derniers mois de 2015 suffirait à valider le scénario de hausse de 1,0% du PIB retenu par le gouvernement dans sa loi de finances.

Le ministre des Finances estime dans un communiqué que la nouvelle prévision "conforte" le scénario de croissance retenu par le gouvernement français.

Michel Sapin se félicite que la politique mise en oeuvre ait contribué à créer un climat plus favorable à l'activité, tout en notant que "la croissance en France dépendra aussi de la croissance en Europe" et en appelant les Etats européens à assurer "les conditions d'un retour durable à la croissance".

L'Insee a bâti ses dernières prévisions sur la base d'un pétrole Brent à 70 dollars le baril et d'une parité euro/dollar de 1,23. Il estime que la baisse des deux depuis l'été, qui s'est accélérée récemment s'agissant de l'or noir, aura un impact favorable de 0,1 point de PIB par trimestre d'ici la mi-2015.

Toujours selon l'institut, un recul supplémentaire de 10 dollars du cours de l'or noir, qui est tombé un temps sous 60 dollars en début de semaine, ajouterait encore 0,1 point de croissance sur la même période.

HAUSSE DE LA DEMANDE EXTÉRIEURE

La baisse du pétrole profite autant au pouvoir d'achat des ménages qu'aux marges des entreprises et celle de l'euro améliore la compétitivité des exportations françaises. Celles-ci devraient bénéficier d'une hausse de la demande extérieure adressée à la France, estimée à 1% par trimestre.

Michel Sapin ajoute dans son communiqué que, "si la réduction de la facture énergétique est une bonne nouvelle pour le pouvoir d'achat des Français et pour les coûts de production des entreprises, le niveau anormalement bas de l’inflation doit amener les Etats européens à approfondir leurs discussions sur la situation économique et sur les politiques adaptées dans ce contexte".

L'Insee anticipe dans le même temps une consommation des ménages mieux orientée (+0,4% au 1er trimestre 2015, +0,3% au 2e) en ligne avec leur pouvoir d'achat qui, outre l'effet baisse du pétrole, bénéficiera d'un "moindre dynamisme" des prélèvements obligatoires.

Ces dernières prévisions sont conditionnées à un retour à la normale des températures saisonnières, donc à un rebond des dépenses en énergie que l'Insee voit chuter de 2% au quatrième trimestre 2014 sur la seule base de la météo particulièrement douce des mois d'octobre et novembre.

Une stabilisation des dépenses de construction de logements, en déclin depuis début 2011, est un autre élément positif attendu par l'Insee pour 2015. Selon l'institut, la crise du secteur aura coûté de l'ordre de 0,4 point de croissance à l'économie française cette année et 0,6 point sur 2013-2014.

S'agissant des entreprises, l'Insee attend l'an prochain une nette amélioration de leurs marges, tombées fin 2013 à un plus bas de 28 ans, sous le double effet de la hausse du crédit d'impôt compétitivité emploi au 1er janvier 2015 et des baisses de charges et impôts prévues par le Pacte de responsabilité.

Mais cette embellie ne se traduirait que par une très légère reprise de l'investissement (+0,1% par trimestre) en raison des faiblesses de la demande comme du taux d'utilisation des capacités de production.

En conséquence, l'économie française ne sera pas en mesure de créer suffisamment d'emplois pour absorber la hausse de la population active et l'Insee table sur un taux de chômage qui monterait à 10,2% de celle-ci en France métropolitaine (10,6% avec l'outre-mer) contre 10,0% (10,4%) fin 2014.

(édité par Yves Clarisse)