Etats-Unis: le duel de la dette
Les républicains et la Maison-Blanche se mettront-ils d'accord pour relever le plafond de la dette, évitant à la planète une crise cataclysmique? Vendredi, les négociations se sont mises à patiner. Le défaut de paiement approche à grande vitesse.
C’est dans la dernière ligne droite qu’il faut se méfier des sorties de route. Vendredi 19 mai au matin, alors que l’Amérique se préparait à un beau week-end de mai, l’humeur était à l’optimisme. Entre républicains et démocrates, les négociations sur progressaient rapidement, émaillées d’amabilités sur le camp d’en face composé de gens "exceptionnellement intelligents" pour qui l’on ne pouvait avoir que "le plus grand respect". La bourse, sereine, continuait de grimper. Et puis, sur le coup de onze heures, patatras : la douche froide. Une "pause" décrétée par les républicains dans les négociations, face à des demandes jugées "déraisonnables"... avant de reprendre les discussions, plus tard dans la journée. Un épisode de plus, une sueur froide de plus dans un psychodrame qui serait hilarant s’il n’était pas terrifiant : le feuilleton du plafond de la dette.
S’il s’agissait d’une république bananière, le monde s’en moquerait. Mais ce n’est ni plus, ni moins que le sort du grand argentier de la planète qui est en jeu, et celle-ci ne peut plus ignorer le vaudeville tragique qui se déroule à Washington. Elle le peut d’autant moins que Joe Biden, présent au G7 d’Hiroshima, a dû partir avant la fin du premier dîner des chefs d’Etat et de gouvernement, vendredi, pour replonger dans les négociations. Plus embarrassant : il écourtera son voyage dans le Pacifique, séchant les visites prévues en l’Australie et en Papouasie-nouvelle Guinée, afin d’être de retour dimanche à Washington.
Comment résumer ce pataquès et faire sens d’un jeu de billard politique à 12 bandes ? En commençant par rappeler les faits. Aux alentours du premier juin, peut-être quelques jours plus tard, le Trésor public américain ne sera plus en mesure d’honorer ses échéances. Le 1er juin, par exemple, 12 milliards de dollars doivent être déboursés pour payer les retraites des militaires et des civils, tandis que 12 autres milliards de dollars iront aux prestations des anciens combattants. Et ainsi de suite[...]
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