Etats-Unis: derrière la grève des scénaristes, le modèle du streaming en question
Séries, talk-shows, fictions... La quasi-totalité des scénaristes américains sont en grève depuis mardi 2 mai. Ils réclament une hausse de leur rémunération, mais aussi de meilleures conditions de travail et un emploi stable, remis en cause par l'essor du streaming dont ils ne profitent pas. Les plateformes, elles, répliquent par leurs besoins de faire des économies.
"Les PDG ont des yachts, les scénaristes ont des prêts" ; "Nous ne voulions pas de cette grève, mais les studios oui" ; "Propagez la richesse". Dans les rues de Los Angeles et New York, les pancartes pullulent. Toutes sont surmontées de la mention "Writers Guild of America en grève", du nom du puissant syndicat des scénaristes américains, qui regroupe plus de 11.500 scénaristes. C’est lui, plusieurs heures avant la fin officielle des négociations avec l’Alliance of Motion Picture and Television Producers (AMPTP), qui a annoncé la grève. Depuis ce mardi 2 mai, la quasi-totalité des auteurs des séries et des films de fiction ont donc posé leur plume.
A leurs côtés dans la rue, il n'est pas rare de croiser des acteurs, producteurs ou réalisateurs. Comme un air de déjà-vu. Lors de la grève de 2007-2008, ils avaient aussi manifesté aux côtés des scénaristes. L’AMPTP, qui défend les intérêts de 300 producteurs et des grands studios de Warner aux plateformes de streaming, s’en souvient d’ailleurs bien: elle avait coûté à l’économie californienne 2,1 milliards de dollars (environ 1,9 million d'euros), selon les estimations du Milken Institute.
Rob Lowe on the picket line outside of the Paramount lot in LA today: “We’re only as good as the writing we get” #WritersStrike pic.twitter.com/x7UASNi1af
— Deadline Hollywood (@DEADLINE) May 2, 2023
Un partage de la valeur disparu
L’AMPTP pensait échapper à celle-ci et argue avoir fait "de généreuses propositions". Mais pour la Writers Guild of America (WGA), le compte n’y est pas. A commencer par les salaires. Si certains scénaristes peuvent toucher des sommes très importantes, la moitié d’entre eux touchent le salaire minimum négocié par le syndicat (autour de 40.000 dollars par an), selon le rapport de la WGA publié en mars et relayé par le Los Angeles Times. Ils n’auraient d’ailleurs jamais été aussi nombreux à travailler au salaire minimum. A titre de comparaison, ils étaient 33% en 2013-2014. En dix ans, le salaire a égalem[...]
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