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Et si les actions étaient le placement le moins risqué ?

Actions vs obligations : lesquelles sont les plus risquées ?

Les obligations d'Etat sont traditionnellement vus par les investisseurs comme un placement protecteur pour le capital, l'étalon même du "sans risque". Mais peut-on encore raisonner de cette manière dans le monde actuel ?

 

Le métier d'un assureur consiste à encaisser des primes et à faire fructifier le capital qu'il collecte pour pouvoir ensuite faire face aux engagements financiers qui sont les siens envers ses assurés. Traditionnellement, les assureurs placent une grande partie de leurs avoirs dans des actifs dits de protection, qui sont essentiellement des obligations d'Etat, et n'en placent ainsi qu'une faible part dans des actifs dits à risque, comme les actions, afin de générer un surplus de performance.

 

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Pas de risques, pas de rendement

Mais ce modèle est aujourd'hui mis à mal car la sécurité des obligations publiques devient toute relative, comme en a témoigné la défaillance de la Grèce. Et surtout, elles ne rapportent aujourd'hui plus rien ! Tant pis pour les assureurs, direz-vous ! Oui, mais cela a aussi un impact sur les épargnants, notamment ceux qui ont investi dans des fonds en euros de contrats d'assurance-vie. Ces fonds sont en effet massivement investis en obligations d'Etat, ce qui explique le déclin inexorable de leur rendement ces dernières années. Certes, ils sont garantis, mais s'il advient dans les prochaines années qu'ils délivrent systématiquement des rendements inférieurs à l'inflation, les porteurs verront leur capital peu à peu grignoté.

 

Le risque financier n'est pas toujours où l'on croit

Dans ce contexte, certains estiment en somme qu'il est moins risqué de prendre du risque, c'est-à-dire par exemple d'acheter des actions. Un des arguments qui vont dans ce sens est de dire que, rien que par les dividendes que les actionnaires touchent chaque année, le rendement des actions de certaines sociétés est très supérieur à celui des obligations d'Etat. Une société relativement solide comme TF1, par exemple, s'apprête à verser à ses actionnaires au titre des bénéfices 2013 un dividende de 0,55 euro par action. Si on le rapporte au cours de l'action en clôture le 21 mars (12,695 euros), cela représente un rendement de 4,3%, contre un peu mois de 2,2 % pour l'obligation d'Etat française de référence. Pas si mal !

En regardant les choses sur plus longue période, la société de gestion Allianz Global Investors lance même une théorie plutôt osée selon laquelle les actions seraient en fait plus sûres que les obligations, si l'on définit la sécurité d'un investissement comme sa capacité à préserver le capital. Les spécialistes d'Allianz ont étudié différentes classes d'actifs américaines (actions, obligations, placements de trésorerie) entre 1800 et 2013 - une période qui inclut donc, par exemple, deux guerres mondiales - pour déterminer les meilleures et surtout les pires performances qu'elles pouvaient produire sur une période de temps donnée.

 

Quand l'inflation mange le rendement des obligations

Sur un an, la pire performance enregistrée par les actions est de -38%, en 1832, contre -21,86% pour les obligations. Mais dès qu'on considère les choses sur une période de 10 ans, les calculs d'Allianz Global Investors montrent que la pire performance décennale des actions est de -3,96%, tandis que les obligations ont pu faire perdre -5,36% sur une période similaire. Ce fut le cas entre 1971 et 1981, à cause notamment d'une forte accélération de l'inflation. Ce phénomène vient en effet éroder la valeur des "coupons", c'est-à-dire des intérêts servis par l'obligation et prévus à l'avance, lors de l'émission du titre. Au contraire, les actions sont plutôt protectrices dans les phases d'inflation, puisque l'inflation se traduit par une augmentation quasi mécanique des revenus des sociétés.

Les investisseurs qui ont jadis investi massivement sur l'introduction en bourse d'Eurotunnel s'étranglent peut-être en lisant ces lignes, certains y ayant englouti une grande partie de leurs économies. Mais ceux-ci avaient sans doute oublié un principe de base, celui de la diversification. Si les actions, en tant que classes d'actifs, sont certainement moins risquées que ce que beaucoup imaginent, tout miser sur le même cheval, c'est comme faire tapis au poker. Ce n'est plus de l'investissement, c'est du jeu !

 

Emmanuel Schafroth