Eric Eyre, sur le scandale des opioïdes : "Pablo Escobar et El Chapo n'auraient pas fait mieux"
Dans les rédactions il est de bon ton de rappeler qu'il n'y a pas de petite histoire, pas de petit reportage en opposition au grand reportage. Une façon pour les directions de se prémunir d'un gonflement à l'hélium de la part de ces drôles de zèbres, désignés comme grands reporters. Mort à Mud Lick en est la parfaite illustration. Qui, en 2006 et au niveau national, s'intéresse à cette déferlante de petites pilules dans cette partie de l'Amérique considérée comme la région des "Red Necks", des "White Trash", ces petits Blancs bien souvent en surcharge pondérale, peu éduqués et défoncés comme nulle part ailleurs dans le reste du pays? Pas grand monde. Il faudra compter sur ce que Graham Greene appelait le facteur humain. Un journaliste, Eric Eyre, Jim Cagle, un avocat, et Debbie Preece, une dame des Appalaches. Leurs chemins vont se croiser dans ce qui n'est pas encore au moment où ils prennent conscience du problème une véritable croisade.
Comment 780 millions d'analgésiques ont pu être livrés de 2006 à 2012 dans l'Etat de Virginie-Occidentale sans que personne ne dise quoi que ce soit. Comment la petite ville de War, 800 habitants, a-t-elle pu recevoir plus de trois-cent mille pilules d'anti-douleur en deux ans de temps ou encore Kermit, 382 malheureuses âmes, dans le comté de Mingo et ses 2,2 millions d'hydrocone ou pire d'Oxycotin, un anti-douleur ultra addictif. Oui, comment?
Un sens de la vérité et de l'honnêteté
Réponse dans cette formidable enquête du journaliste Eric...