Eric Ducournau (Pierre Fabre): "Notre modèle du 'conçu et fabriqué en France' résiste!"

Valentine CHAPUIS / AFP

En prélude au Sommet du bien commun, qui se tiendra à Toulouse les 1er et 2 juin, Eric Ducournau, directeur général de Pierre Fabre, revient sur l'impact socio-environnemental des médicaments et produits cosmétiques.

Challenges - Comment faire pour que le médicament demeure un bien commun accessible au plus grand nombre ?

Eric Ducournau: Seuls les systèmes solidaires d’assurance maladie nés en Europe de l’Ouest après-guerre ont répondu efficacement à cette question. Le médicament est un bien particulier pour deux raisons: son élaboration demande des moyens considérables et sa commercialisation nécessite des coûts très élevés de distribution et de surveillance pour en garantir la sécurité. Son accès dépend donc d’un financement pérenne de la protection sociale et d’un usage raisonné du médicament dans l’arsenal thérapeutique. Dans les pays du Sud, l’accès généralisé au médicament n’est pas encore une réalité. La réponse ne peut être que collective et globale, les laboratoires devant accepter d’y pratiquer des prix supportables en échange d’une protection juste de l’innovation.

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S’attaquer aux maladies rares, est-ce aussi votre contribution au bien commun ?

300 millions de personnes sont affectées par ces pathologies dont 95 % restent sans traitement. Elles présentent donc d’immenses opportunités d’innovation, mais avec des risques élevés d’échec. Nous menons actuellement une étude de Phase III dans une maladie pédiatrique affectant environ 400 bébés en Europe. Leur recrutement pour l’étude s’avère particulièrement difficile et coûteux. Le cadre réglementaire habituel n’est pas adapté à ces maladies rares et nécessite d’être repensé. Le rôle d’un laboratoire pharmaceutique n’est pas de raisonner exclusivement financièrement, mais de le faire en pensant aux besoins des patients.

Comment Pierre Fabre parvient-il à impacter positivement son environnement ?

Nous sommes détenus à 86% par une fondation reconnue d’utilité publique. Grâce aux dividendes versés par l’entreprise, la Fondation finance des programmes d’accès aux médicaments et aux soins de qualité dans les pays du Sud. Par ailleur[...]

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