Eolien en mer: le Danemark fait émerger ses îles énergétiques
Avec son concept de plateformes connectées à ses champs d'éoliennes en mer, le Danemark espère devenir le hub électrique de l'Europe du Nord. Un modèle prometteur pour stabiliser les prix de l'énergie. Reportage de notre envoyé spécial au Danemark.
Le Danemark n'est pas seulement le pays de Lego. C'est aussi celui des éoliennes en mer. Désireux d'atteindre la neutralité carbone dès 2045, le royaume mise à fond sur les turbines offshore. Installées en mer du Nord et en Baltique, elles alimentent environ 20% de la consommation d'électricité du pays. Un record dont les Danois sont très fiers. Chaque année, ils sont plus de 30.000 à visiter le centre de test des éoliennes d'Osterild, situé dans le nord-ouest de la péninsule. Créé il y a dix ans, ce parc, véritable Disneyland des moulins à vent, accueille les grands industriels du secteur: le numéro un mondial Siemens Gamesa, l'Américain GE et le champion local Vestas.
La course aux turbines géantes
Distantes l'une de l'autre d'environ 500 mètres, les turbines sont accolées à une antenne géante qui mesure la vitesse du vent. "Ici, on teste le bruit des nacelles, leur puissance, leur vibration, la qualité des composants électromagnétiques", explique le directeur du centre, Alan Vesth. En ce moment, Vestas termine les réglages de son dernier bébé. Une éolienne XXL de 280 mètres de haut, avec des pales de 115 mètres et qui dispose d'une puissance de 15 mégawatts, deux fois et demie supérieure à celles que l'on trouve dans le parc de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). Osterild planche sur une nouvelle génération de turbines qui pourrait s'élever à… 450 mètres. Ce monstre qui n'existe qu'en PowerPoint sera-t-il un jour lancé? Pas impossible.
"J'ai vu tellement de gens plus intelligents que moi me dire que les éoliennes avaient atteint un plafond", dit en souriant Alan Vesth. Pour accueillir le futur prototype, le centre d'Osterild a aménagé un terrain et rasé plusieurs rangées d'arbres. Des groupes écolos ont protesté, mais l'explosion des prix de l'électricité consécutive à la guerre en Ukraine les a ramenés à la raison. Pas touche à mes éoliennes offshore. Copenhague en recense 631, réparties sur 15 champs. A côté, la France avec son unique parc fait figure de lilliput[...]
Lire la suite sur challenges.fr