Entre les Français et leurs grands patrons, une relation toujours plus ambiguë
EDITORIAL - Si les PME ont la cote auprès des Français, c'est beaucoup moins le cas des chefs des grandes entreprises, accusés d'agir pour leur "seul intérêt personnel". En cause ? Leurs salaires qui se chiffrent en millions, et ne cessent d'augmenter malgré l'inflation. Dans ce contexte, la rédaction de Challenges vous propose de découvrir sa série d'articles consacrés aux patrons.
Les patrons sont-ils des monstres ? Ou, pour cibler davantage, les grands patrons? Car si quatre Français sur cinq ont une image positive des dirigeants de PME (selon le sondage Odoxa-Challenges-Agipi), si Geoffroy Roux de Bézieux termine son mandat sur une cote de popularité plus élevée de 12 points que celle de son prédécesseur Pierre Gattaz, il y a un déficit béant de l'opinion vis-à-vis des chefs de grandes entreprises: seuls 42% des Français en ont une bonne opinion!
Découvrez ci-dessous notre sondage sur le moral des patrons
Hausse des salaires et baisse des marges : voilà ce qui inquiète les patrons
Surtout, elle est très ambivalente: 69% d'entre eux reconnaissent qu'"ils participent au développement de l'économie du pays", admettant intuitivement que la France est le pays européen disposant du plus grand nombre de multinationales dans le classement Fortune des 500 plus grandes entreprises du monde; mais ils sont presque autant (66%) à estimer que les grands patrons "agissent dans leur seul intérêt personnel"…
Certains patrons œuvrent our le lien social. A découvrir ci-dessous l'article de Pierre-Henri de Menthon
"1.000 Cafés" : deux patrons en mission pour "rouvrir des bistrots" dans les déserts ruraux
Des salaires par millions
C'est évidemment la question de leur rémunération en millions d'euros, voire en dizaine de millions d'euros, qui continue de ne pas être comprise. Interrogé sur ce sujet, Geoffroy Roux de Bézieux est aux premières loges pour répondre: il était président du comité de rémunération de PSA quand le constructeur automobile a recruté Carlos Tavares, devenu le manager le mieux payé du CAC 40 - 23,5 millions d'euros en 2022 - depuis qu'il dirige Stellantis, né de la fusion PSA-Fiat Chrysler. "Carlos Tavares a transformé l'entreprise, il dirige un groupe présent sur trois continents, plaide le président du Medef. C'est une star dans son métier, à l'égal d'un Mbappé dans le football, auquel personne ne reproche de gagner 600 millions [sur trois[...]
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