Enseignement supérieur privé : pourquoi le diplôme payant cartonne
Le boom des bacheliers n’a pu être absorbé par l’université. Des groupes privés ont pris le relais en visant les métiers en tension. Aujourd’hui, plus d’un étudiant sur quatre prépare un diplôme payant.
Galileo Global Education, Omnes, Eduservices, PPA, Ionis… Leurs noms sont inconnus du grand public. Pourtant ces géants de l’enseignement privé ont la taille d’universités, parfois plus de campus que Sciences-Po et des budgets supérieurs à ceux d’HEC ou de Polytechnique. Ils prospèrent en comblant une demande mal satisfaite par le supérieur public, de plus en plus sélectif et peu développé dans certaines formations demandées sur le marché du travail. Ainsi les étudiants sont de plus en plus nombreux à payer entre 6 000 et 12 000 euros par an, là où l’inscription en licence ne dépasse pas 175 euros et 250 euros en master. Aujourd’hui, plus d’un sur quatre prépare un diplôme payant.
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Les premières ondes de cette vague sont anciennes. En trente ans, la proportion de bacheliers par génération a doublé pour dépasser 80 %. Parmi eux, plus d’un tiers sont issus des filières technologique et professionnelle dont l’université se désintéresse. Même quand ils obtiennent une place à la fac, très peu décrochent leur licence. Quant aux BTS et IUT, avec leurs formations courtes et techniques, ils sont devenus plus difficiles d’accès avec la massification de l’enseignement supérieur.
Une prime de 6 000 euros pour chaque alternant
Au début des années 2010, le chômage frappe un quart des jeunes de moins de 25 ans et c’est à ce moment-là que se constituent ces groupes privés. RH, gestion, digital, marketing, communication, design… Leurs écoles mènent directement au travail avec des professionnels venus des entreprises en guise d’enseignants et une pédagogie basée sur des projets concrets. Elles recrutent sur Internet sans passer par Parcoursup.
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