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ENQUÊTE LIGNE ROUGE - Braqueurs de footballeurs

Ligne rouge - Braqueurs de Footballeurs - BFMTV
Ligne rouge - Braqueurs de Footballeurs - BFMTV

13,44 millions d'euros pour Di Maria, 8,32 pour Ribéry, 10 pour Marquinhos... Il suffit de se pencher sur les salaires des grands footballeurs pour comprendre pourquoi ils sont désormais des cibles privilégiés des braquages.

En mars dernier, l'Argentin star du PSG Angel Di Maria a ainsi été cambriolé à son domicile de Neuilly-sur-Seine, pour un préjudice estimé à 500.000 euros. Ces dix dernières années en France, plus de 80 joueurs cambriolés, séquestrés ou agressés. Les stars du foot sont-elles victimes de gangs spécialisés? BFMTV a enquêté sur ce phénomène, qui ne cesse de s'accroître, en France comme à l'étranger.

"De l'argent facile"

Il y a plus de dix ans, Marseille a été le théâtre des premières agressions et vols de footballeurs. Entre janvier 2010 et mars 2014, une dizaine de cambriolages et de home-jacking ont ainsi visé des joueurs de l'Olympique de Marseille (OM).

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BFMTV a retrouvé Nacim, présenté comme le "cerveau des opérations" par les enquêteurs. Originaire du quartier populaire de La Cayolle, l'homme vient de sortir de prison après avoir été condamné pour une série d'home-jacking contre les joueurs de l'OM. Au départ, lui et ses amis s'en prenaient à des tabacs et des supérettes. Puis en 2011, l'équipe est montée en gamme en s'attaquant aux footballeurs.

"Tout le monde connaît leur salaire. On tape sur internet, on sait combien ils touchent. C'était de l'argent facile. On savait qu'on allait trouver de l'argent, des bijoux, des montres, car ils ont les moyens de s'acheter tout ça", nous explique-t-il.

Des filatures à la sortie de l'entraînement

Lui et son équipe s'en sont notamment pris à la maison de Jordan et André Ayew, deux joueurs professionnels de l'OM, alors qu'ils étaient sur le terrain et que quatre amis étaient chez eux.

"On a attendu le bon moment pour entrer et prendre les quatre, sans qu'ils s'échappent", détaille Nacim. Selon l'enquête, les agresseurs n'ont pas hésité à les menacer avec une arme à feu avant de s'enfuir avec de l'argent liquide, des cartes bancaires, des portables, des bijoux, des montres, des vêtements de marques et l'un des véhicules des joueurs.

C'est alors le troisième cambriolage en cinq ans pour les frères Ayew.

"Je les pistais. (...) Ils avaient une voiture de fonction, je savais à quelle heure ils finissaient l'entraînement je les suivais jusqu'à leur domicile", se souvient Nacim.

Sur la route sinueuse qui part du centre d'entraînement de l'OM, des joueurs comme Habib Beye se sont également fait dépouiller. Vers "3 heures du matin, ils avaient mis les poubelles en travers de la route pour m'arrêter alors que je rentrais chez moi. J'ai vu une autre voiture arrivée derrière, un jeune homme armé m'a demandé de lui donner les clés", se souvient sur le plateau de Touche pas à mon Sport l'ancien joueur, devenu consultant.

"Ils font confiance à très peu de personnes"

D'autres joueurs, comme Vitorino Hilton, ont choisi de s'écarter du club marseillais après le braquage ultra-violent dont a été victime sa famille.

"Ce n'est pas l'argent le problème, c'est plus de rentrer dans leur intimité. Les joueurs sont des personnes qui se renferment beaucoup, évitent le contact avec l'extérieur car ils font confiance à très peu de personnes", analyse Loïc Tanzi, journaliste RMC Sport.

Pour celui d'Hilton et 13 autres braquages, la bande de La Cayolle a écopé en 2015 de 11 à 15 ans de prison. Et la cité phocéenne n'est pas la seule à être touchée par ce phénomène.

À Paris également, des stars du ballon rond ont été victimes de cambriolage. En décembre 2018, un homme surnommé "le chat" a réussi à cambrioler la villa ultra-sécurisée du capitaine du PSG d'alors, Thiago Silva. La demeure était pourtant protégée par des caméras de vidéosurveillance, d'imposantes grilles et une équipe de vigiles.

Des complicités internes ?

Le cambrioleur a escaladé l'une des gouttières de la résidence, avant de pénétrer dans la demeure par une terrasse. Il a vidé son coffre-fort, où se trouvaient des bijoux de luxe et une montre à 600.000 euros. Lui et ses complices ont ensuite profité du butin dans de luxueuses adresses de la capitale. Au total, huit personnes ont été renvoyées devant le tribunal correctionnel de Paris et seront jugées d'ici l'été.

"La vraie interrogation est de savoir quelle complicité interne ont permis d'être à ce point renseigné, si c'est le cas. Je ne dis pas que cela puisse venir de l'intérieur du club, je dis que c'est une question que je me pose", avance à BFMTV David-Olivier Kaminsky, avocat du "chat".

Des proches, ou des amis d'amis ont-ils étaient mêlés à l'affaire? Du bout des lèvres, Nacim reconnaît qu'il a bénéficié de complicité à l'OM: "j'avais des contacts qui nous renseignaient pour savoir où les joueurs de foot habitaient."

Selons nos informations, certains grands clubs comme celui de Marseille envisagent depuis de loger tous leurs joueurs au même endroit, dans une résidence ultra-sécurisée.

Article original publié sur BFMTV.com