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Energies renouvelables : maintenant, elles sont rentables

Objectifs français (énergies renouvelables)

Après le coup d'arrêt de la crise financière, le développement des énergies renouvelables en France et en Europe est reparti de l'avant. Et les financements affluent !

Pour promouvoir les énergies renouvelables, il ne suffit pas d'aimer les fleurs et les papillons, il faut beaucoup d'argent. Les projets de centrales photovoltaïques ou les fermes d'éoliennes représentent en effet des investissements très importants. Il n'est donc guère étonnant que la crise financière ait eu un impact sur le développement du secteur? Pour autant, celui-ci poursuit son développement. En France, la part des énergies renouvelables dans la consommation totale d'énergie est ainsi passée de 10,3% en 2005 à 13,4% en 2012, ce qui nous place - qui l'eût cru ! - devant les Allemands (12,4%). Mais nos voisins d’outre-Rhin ont progressé bien plus rapidement puisque les énergies renouvelables ne pesaient que 5,8% chez eux en 2005.

 

Transition énergétique : encore du pain sur la planche
Le chemin est encore long pour atteindre l’objectifs fixé par une directive européenne de 2009 d’atteindre 20% de renouvelables dans le « mix » énergétique à l’horizon 2020. Mirova, filiale de Natixis qui a lancé dès 2002 le premier fonds français dédié aux énergies renouvelables, a commandé une étude au cabinet EY afin de chiffrer les besoins nécessaires pour arriver à ce cap. « Il manque 112 gigawatts de capacités additionnelles au niveau européen, ce qui correspond à des besoins de financement de 236 milliards d’euros », résume Raphael Lance, responsable des fonds énergies renouvelables chez Mirova. C’est essentiellement dans l’éolien terrestre que l’on doit tenir la cadence, avec 65 gigawatts de capacités nouvelles à construire, le reste se répartissant entre des centrales solaires photovoltaïques ou de biomasse. Pour financer ce type d’infrastructures, coûteuses mais générant ensuite des revenus assez stables, on peut recourir à un endettement assez élevé sans mettre en péril les projets : il faudra donc « seulement » 71 milliards d’euros de fonds propres pour financer ces projets. « Rien qu’en France, il faut construire 13 gigawatts de capacités nouvelles, soit des investissements de 8 milliards d’euros », indique Raphael Lance. Le chiffre qui peut sembler astronomique mais doit être mis en parallèle avec les 11 milliards d’euros actuellement investis par des investisseurs institutionnels dans des projets d’énergies renouvelables en Europe.

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Un secteur attrayant financièrement
Car les énergies renouvelables sont redevenues un secteur attrayant pour les financiers. Le solaire photovoltaïque et l’éolien terrestre sont des technologies arrivées à maturité, les grands problèmes techniques appartenant au passé. Ajoutons à cela des évaluations plus fiables qu’auparavant des sites et on comprend que le risque de déception sur un projet a singulièrement baissé. Et surtout, loin de l’image de secteur subventionné qui leur est encore trop souvent attaché, ces modes de production sont désormais compétitifs, notamment grâce à une baisse de 65% des coûts de construction dans le photovoltaïque entre 2010 et 2012. « A environ 80 euros du mégawattheure, l’éolien terrestre a aujourd’hui un coût équivalent au charbon et inférieur de 10 euros à celui des centrales nucléaires traditionnelles », explique Raphael Lance. Quant au prix de l’énergie photovoltaïque, il est un peu supérieur à 100 €/MWh, ce qui correspond peu ou prou à celui estimé pour le nucléaire de nouvelle génération, type EPR. Pour les investisseurs, il en résulte une espérance de performance de 10% par an environ, dont 5% environ de rendement, versé tous les ans sous forme de dividendes. Après avoir levé 46 millions d’euros sur son premier fonds en 2002 et 94 millions d’euros sur son deuxième en 2008, Mirova espère attirer 200 millions d’euros sur Eurofideme 3, lancé ces jours-ci. On peut seulement regretter qu’il ne soit accessible qu’aux investisseurs professionnels, avec une souscription minimale de 5 millions d’euros. Ce type d’investissement semblerait en effet attrayant pour des particuliers dans le contexte actuel, même s’il suppose une immobilisation des fonds pendant 10 ans. Gagner de l’argent en contribuant à sauver la planète et à défendre la souveraineté énergétique de l’Europe, que demander de mieux ?

 

Les objectifs sont-ils tenables ?
Reste à savoir si l’objectif de 20% d’énergies renouvelables en 2020 sera atteint. Au niveau européen, cela semble largement accessible, grâce à des pays comme le Royaume-Uni, où il y a déjà suffisamment de projets nécessaires en cours de développement pour atteindre l’objectif. C’est moins le cas en Allemagne et en France, où l’objectif national a été ambitieusement fixé à 23%. Dans notre pays connu pour ses lourdeurs administratives, certains projets lancés en 2002 ou 2003 sont à peine en train de surgir de terre. Le projet de loi sur la transition énergétique présenté par Ségolène Royal a au moins le mérite de ne pas inciter à relâcher les efforts. Il fixe un nouveau cap pour la France : 32% d’énergies renouvelables en 2030.


Emmanuel Schafroth