Encensé à l'étranger, Emmanuel Macron grand absent en France
EDITO - Encensé par la presse européenne, le Président est à la peine sur la scène nationale. Contresens et erreurs d'appréciation l'ont conduit au blocage parlementaire actuel. Pour gagner la confiance des Français, il doit à présent atterrir en terre de France, donner des perspectives, prendre des risques.
Peut-être les Français s’égarent-ils, mais macronistes, anti-macronistes et même indifférents, ils éprouvent le sentiment - pénible il faut bien en convenir - d’un président au moins évanescent ou, pire encore, absent, semblant se désintéresser de leur sort depuis quelques mois déjà. Ce qui expliquerait le reproche récurrent, quasi unanime de celle de l’élection présidentielle d’abord, celle du scrutin législatif ensuite. Bref un fiasco démocratique dont ce chef de l’état "ailleurs" serait, sinon l’unique, du moins le principal responsable.
La politique toutefois n’est pas seulement tragique, toxique ou complexe. Elle est aussi… facétieuse. , les principaux journaux de la presse italienne, espagnole, allemande ou néerlandaise, peu réputés en principe pour leur francophilie, encensent en chœur le même Emmanuel Macron et sa présidence "européenne", les propositions, les avancées, les décisions qu’il a su faire prendre, notamment les différentes strates de sanctions contre la Russie de Poutine.
Sentiment d'abandon
Les Français seraient-ils en partie rassérénés par cette réussite unanimement constatée ? Que non pas ! Elle ne fait à l’inverse que renforcer leur sentiment d’abandon. D’où cette interrogation, entêtante, qui revient dans bien des esprits : pourquoi Macron, créatif, pugnace, dès lors qu’il s’agit de projets et de réalisations européennes, semble-t-il encalminé, sans imagination, ayant perdu le sens de l’offensive et du contrepied, quand il doit affronter la scène nationale - pourtant son "métier" de base, faut-il le rappeler ?
Ne versons pas, surtout pas, dans le psychologisme de bazar, activité fort prisée en ce moment dans le Tout-Paris politico-médiatique. Selon le babillage en cours, le président n’aurait plus goût à rien depuis sa réélection acquise. L’exploit aurait entraîné … l’effacement. Le tour de force déboucherait sur cette sorte d’incapacité personnelle, et non pas exclusivement politique, à conduire par exemple une offensive pour des élections[...]
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