Quand les taux d'emprunts d'État grimpent, grimpent...
Le taux de l'Obligation assimilable du Trésor (OAT) à dix ans a atteint mercredi 4 mai 1,54 %, son plus haut niveau depuis le mois d'août 2014. Il s'établissait encore à 0,2 % le 1er janvier. Ce mouvement de hausse s'observe partout dans le monde. Aux États-Unis, le rendement du « Treasury Bond » à dix ans vient de dépasser la barre des 3 %, le double de ce qu'il était en début d'année (1,51 %) tandis qu'en Allemagne, celui du « Bund » de même durée a franchi le seuil des 1 %.
À l'origine de cette brutale remontée des taux d'intérêt à long terme, le retour de l'inflation, qui atteint 8,5 % outre-Atlantique et 7,5 % dans la zone euro, des niveaux inédits depuis plusieurs décennies. L'inflation a toujours été l'ennemie jurée des détenteurs d'emprunts d'État dans la mesure où elle diminue la valeur des coupons versés comme celle du capital remboursé à l'échéance. Une mécanique de pertes qui avait fait dire à l'économiste Keynes que l'inflation était « l'euthanasie des rentiers ».
Casser l'inflation, mais casser la croissance ?
Les pressions inflationnistes contraignent par ailleurs aujourd'hui les banques centrales, dont la mission première est de veiller à la stabilité des prix, à resserrer leur politique monétaire. C'est-à-dire à relever leurs taux directeurs – ceux auxquels elles prêtent de l'argent aux banques commerciales –, avec pour objectif de freiner la distribution de crédit et de diminuer la quantité de monnaie en circulation. C'est ce qu'ont commencé [...] Lire la suite