Emmanuel Macron: un président à la politique verticale assumée
EDITORIAL - Réforme des retraites, inflation... Le président de la République enchaîne les crises depuis sa réélection. Et sa gestion ne semble pas rassurer les agences de notation, à l'instar de Fitch. Pourtant, Emmanuel Macron est convaincu par ses choix politiques, et compte bien continuer à réformer la France. Une verticalité assumée, comme a pu le vérifier Challenges en l'interviewant longuement.
Seul ? Perché ? A lire l’interview que le président de la République a accordée à Challenges, il faut une solide dose de mauvaise foi pour ne pas le sentir au cœur de l’action contre les crises qui minent le pays: Emmanuel Macron montre une connaissance si intime, jusqu’à la caricature, des projets d’implantations industrielles, des territoires en souffrance, des secteurs éligibles au Net Zero Industry Act européen... que s’en est presque soûlant.
Découvrez ci-dessous l'intégralité de l'interview du président de la République
Emmanuel Macron : "Réindustrialiser la France, c’est la mère des batailles"
Omniprésent, à l’évidence, omniscient, à l’entendre, rentrant dans les détails de chaque problématique comme seul devrait le faire le secrétaire général Alexis Kohler– assis, muet, derrière le président pendant tout l’entretien... Mais au-delà de cette impression presque gênante, que garder de cette grosse heure qu’ont passée à l’Elysée Pierre-Henri de Menthon, Thierry Fabre et Nicolas Domenach ?
Réformer à marche forcée ?
D’abord qu’Emmanuel Macron ne va pas encourir la critique d’un second mandat de "roi fainéant", celle que Nicolas Sarkozy avait balancée à son prédécesseur Jacques Chirac. Le président va enchaîner les réformes, sans préciser un seul instant le rôle de sa Première ministre – c’est Challenges qui a mentionné en premier le nom d’Elisabeth Borne –, sans évoquer davantage sur quelle majorité il peut compter pour les faire voter. Et puis il n’y a pas que le Parlement qui sera noyé sous un déluge de textes : on va "mettre autour de la table" les fauteurs d’inflation dans l’alimentaire ; ou encore provoquer une "conférence des acteurs du logement" pour trouver une issue à "la crise multifactorielle" du secteur...
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Il y a dans cette verticalité assumée une bonne dose d’activisme techno, mais aussi un authentique pragmatisme, admettant par exemple que, concernant le logement, "c[...]
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