Yahoo Finance Emmanuel Macron juge nécessaire de parler à l'Arabie saoudite pour la "stabilité de la région"
876450610001_6285016986001
Emmanuel Macron doit rencontrer ce samedi Mohammed Ben Salmane, prince héritier d'Arabie saoudite. Questionné sur ce voyage, alors que les dirigeants occidentaux évitent soigneusement de se rendre dans le pays depuis la mort du journaliste Jamal Khashoggi, Emmanuel Macron a jugé ce vendredi nécessaire de parler à l'Arabie saoudite, "premier pays du Golfe en terme de taille", pour pouvoir "oeuvrer à la stabilité de la région".
Pas de "complaisance"
Cela "ne veut pas dire qu'on est complaisant", a-t-il assuré depuis les Emirats arabes unis, en allusion à l'assassinat en 2018 du journaliste saoudien au consulat de son pays à Istanbul, qui a fortement terni l'image de Mohammed ben Salmane.
Le chef de l'Etat en a profité pour défendre l'action de la France dans la région. "Pour moi l'objectif c'est la paix, la stabilité et la lutte contre le terrorisme", a-t-il déclaré, alors qu'un contrat pour la vente de 80 Rafale aux Emirats arabes unis a été conclu. "Est-ce que la France peut rester passive dans la région? Non, je ne le crois pas", a-t-il enchaîné.
Dans ce contexte, Emmanuel Macron assume donc de négocier avec des partenaires critiqués, comme l'Arabie Saoudite.
"On ne peut pas agir pour le Liban, on ne peut pas agir pour l'Irak, on ne peut pas agir contre le terrorisme dans la région (...) si nous ne nous mettons pas dans une position de discuter avec tout le monde", a-t-il expliqué.
Cette stratégie du gouvernement français tranche avec celle de ses alliés américains. Depuis l'arrivée au pouvoir de Joe Biden, une légère politique d'isolement de Riyad est en marche à Washington. Les Etats-Unis ont notamment stoppé le soutien à la coalition saoudienne dans la guerre au Yémen. Des sanctions contre le régime avaient également été évoquées après la mort de Jamal Khashoggi, mais celles-ci n'ont jamais été mises en place.
