Emmanuel Macron enfin en campagne... à Kiev
EDITO - Après une campagne législative bien terne, que la majorité sortante a bien peu animé, il était temps qu'Emmanuel Macron prenne une initiative. En embarquant l'allemand Scholtz et l'italien Draghi en Ukraine, il fait valoir sa stature internationale, affirme sa différence pro-Europe face à Mélenchon et Le Pen qui ont plutôt été pro-Poutine. Et montre qu'il se bouge.
Cette fois ça y est enfin ! . Mais est-ce que ce voyage qui peut avoir un impact ?
Un double impact, en matière de politique extérieure et intérieure . Sur le plan diplomatique, c'est un geste d'importance puisque avec les chefs d’Etat allemand et italien c’est toute l’Europe qui symboliquement fait le voyage de Kiev. Et rien que ce déplacement en grand équipage communautaire conforte l’image de Macron président de l’Europe qui n’avait pas obtenu énormément de résultats jusqu’ici. Ses hésitations à se rendre en Ukraine n’avaient pas contribué à renforcer son aura, son auréole européenne qu’il s’est employé à faire briller dans les discours mais sans grand résultat concret. Or son euro-enthousiasme, c’est ce qui le distingue le plus positivement de ses autres concurrents Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen qui oscillent entre l’indifférence à l’Europe et la volonté de rupture avec elle. Une volonté de "frexit" qui reste déguisée car l'idée est populaire. Les français sont très majoritairement pro-européens, même si l’Europe les déçoit trop souvent ; Donc tout ce qui peut renforcer le côté positif de la Communauté pourrait avoir un impact sur les électeurs macronistes mous du genou et du bulletin de vote.
Mais pour que ce voyage ait un impact, il faudrait qu’il ait des résultats! Emmanuel Macron s'est fait attendre à Kiev, . "Je retournerai à Kiev, mais j’y retournerai pour apporter quelque chose d’utile, pas simplement pour témoigner d’un soutien" avait-il-dit mi-avril alors que Volodymyr Zelenski le pressait de venir sur place. Le président français, qui préside aussi en ce moment l'Union européenne, ne peut donc se contenter de cocher les cases, de dire bonjour au revoir, faire trois petits tours et puis s’en va ! Son cadeau -le soutien de la France, l'Allemagne, l'Italie et la Roumanie à la candidature de l'Ukraine à l'UE- peut paraître trop symbolique: pour que cette candidature soit acceptée, il faudra que les 27 la votent à l'unanimité, ce qui est très loin d'ê[...]
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