Elvira Nabioullina, la banquière centrale de Poutine, mène aussi la guerre
Alors que l'Occident commence à prendre des sanctions contre la gouverneure de la banque centrale russe, Elvira Nabioullina, elle a été reconduite dans ses fonctions à Moscou. Elle a géré, pour l'instant avec un certain succès, la crise financière liée à l'invasion de l'Ukraine.
Le Canada a été le premier, le 19 avril, à inscrire Elvira Nabioullina dans sa liste des "proches associés du régime russe", statut qui vaut sanction. Le même jour elle a été reconduite dans ses fonctions de gouverneure de la banque centrale par le parlement russe, sur proposition de . La quinquagénaire est en passe de devenir une héroïne de la Nation. Ex-conseillère économique au Kremlin, elle occupe son poste depuis 2013. Connue pour sa cravate lavallière et ses broches en forme de volatile (faucon ou colombe, selon la direction des taux), elle a pris l’habitude de cacher ses émotions derrière d’immenses lunettes à monture noire rehaussée d’une touche d’orange.
Sauvetage du système financier et du rouble
Fin février, aux premières heures de l’invasion de l’Ukraine, elle aurait hésité à quitter ses fonctions, selon Bloomberg. Elle est apparue le 28 février, blafarde et vêtue d’une sorte de robe de bure, sans broche, pour annoncer une hausse de son taux directeur de 9,5 % à 20 %. La technocrate d’origine tatare, formée à l’école soviétique, s’est depuis concentrée sur sa bataille : le sauvetage du système financier et du rouble. Pari pour l'instant gagné puisque
Elle s'est même payé le luxe d'abaisser le taux à 17% début avril. Pour qualifier l’invasion de l’Ukraine elle préfère parler de "nouvelle situation extérieure", plutôt que "d’opération spéciale". Autre différence avec son maître, Vladimir Poutine : elle continue à susciter l’admiration de la presse économique anglo-saxonne. Célébrée pour son combat pour la "standardisation" de la Russie aux normes financières internationales, Forbes en avait fait dès 2015 l’une des "100 femmes les plus influentes du monde".
Une femme très influente
Le 12 avril dernier, le lui rendait une forme d’hommage en racontant la façon dont elle menait avec un certain succès sa nouvelle mission – "protéger la population des retombées des sanctions" – avec la même froide énergie qu’elle avait déployée pour "intégrer son pays dans l’éc[...]
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