Publicité
Marchés français ouverture 2 h 22 min
  • Dow Jones

    38 790,43
    +75,63 (+0,20 %)
     
  • Nasdaq

    16 103,45
    +130,25 (+0,82 %)
     
  • Nikkei 225

    39 916,57
    +176,17 (+0,44 %)
     
  • EUR/USD

    1,0868
    -0,0008 (-0,08 %)
     
  • HANG SENG

    16 556,94
    -180,16 (-1,08 %)
     
  • Bitcoin EUR

    59 942,14
    -3 378,46 (-5,34 %)
     
  • CMC Crypto 200

    885,54
    0,00 (0,00 %)
     
  • S&P 500

    5 149,42
    +32,33 (+0,63 %)
     

EDF prolonge le parc nucléaire français au plan comptable

par Benjamin Mallet

PARIS (Reuters) - EDF a annoncé vendredi un allongement de 40 à 50 ans de la durée d'amortissement dans ses comptes d'une partie des centrales nucléaires françaises, dont le groupe estime pouvoir prolonger la durée de vie.

Cette décision concerne l'ensemble des centrales de 900 mégawatts (MW) en France en dehors des deux unités de Fessenheim (Haut-Rhin), dont la fermeture est programmée, soit 32 des 58 réacteurs du parc national.

Elle ne préjuge pas des décisions d'autorisation de poursuite d'exploitation individuelles qui seront données ultérieurement par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), a souligné l'électricien public dans un communiqué.

PUBLICITÉ

La décision, qui s'applique rétroactivement au 1er janvier 2016, a un impact positif de 300 millions d'euros au 30 juin et de 600 millions pour 2016 au niveau du résultat net courant du groupe.

Le PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy, a rappelé lors d'une conférence téléphonique que l'entreprise souhaitait prolonger jusqu'à 60 ans la durée de vie de l'ensemble de son parc nucléaire en France.

"Le moment venu, dans quelques années (...), nous étudierons l'allongement à 50 ans, et peut-être aussi même à 60 ans un jour (...), de notre parc de 1.300 mégawatts", a-t-il dit.

EDF a également publié vendredi des résultats semestriels pénalisés notamment par la chute des prix de marché de l'électricité, mais a confirmé l'ensemble de ses objectifs.

L'électricien public, dont l'Etat français détient 84,9% du capital, a enregistré au 30 juin un résultat net part du groupe de 2.081 millions d'euros (-17,2%) pénalisé par des pertes de valeur de 731 millions, un résultat net courant de 2.968 millions (+1,4%) et un chiffre d'affaires de 36.659 millions (-5,7%).

Pour 2016, EDF vise toujours un Ebitda compris entre 16,3 milliards et 16,8 milliards d'euros, un ratio d'endettement financier net sur Ebitda entre 2 et 2,5 fois et un taux de distribution du résultat net courant compris entre 55% et 65%.

L'action EDF gagnait plus de 4% dans les premiers échanges vendredi matin.

LES SYNDICATS DÉNONCENT UN "PASSAGE EN FORCE" SUR H. POINT

Le groupe a également confirmé son objectif de production nucléaire en France pour 2016, de 395 et 400 térawatt-heures, revisé à la baisse le 19 juillet en raison de l'arrêt prolongé de plusieurs réacteurs au second semestre pour procéder à des vérifications.

Le conseil d'administration d'EDF a donné son feu vert jeudi au lancement du projet de construction de deux réacteurs nucléaires EPR en Angleterre, à Hinkley Point, pour 18 milliards de livres (21,4 milliards d'euros environ), malgré une forte opposition des syndicats au projet.

Le gouvernement britannique a toutefois annoncé dans la foulée son intention d'examiner de nouveau le projet et de prendre sa décision au début de l'automne.

"Je ne doute pas du soutien du gouvernement britannique dirigé par Mme May", a réagi le PDG d'EDF vendredi matin.

L'intersyndicale CGT, CFE-CGC et FO a pour sa part souligné "les risques d'un financement en fonds propres à un niveau jamais atteint dans l'histoire d'EDF", les incertitudes techniques liées au lancement du projet et "le caractère irréaliste des délais de construction" prévus."La décision du Conseil d'EDF apparaît donc politique, traduisant sa volonté d'accompagner le gouvernement et non pas de défendre les seuls intérêts d'EDF", ont ajouté les syndicats en dénonçant un "passage en force".

EDF a en outre engagé des négociations exclusives avec la Caisse des dépôts (CDC) et le groupe CNP Assurances pour leur céder 49,9% du capital du gestionnaire du réseau français de transport d'électricité RTE sur la base d'une valeur de 8,45 milliards d'euros pour 100% des fonds propres de la société.

L'ouverture du capital de RTE s'inscrit dans un programme de cessions d'environ dix milliards d'euros d'actifs à l'horizon 2020 de l'électricien lourdement endetté qui, outre le projet Hinkley Point, doit investir massivement dans la rénovation du parc nucléaire français et projette de racheter l'activité réacteurs d'Areva.

Les actionnaires d'EDF ont par ailleurs approuvé mardi le projet d'augmentation de capital du groupe de quatre milliards d'euros, auquel l'Etat français s'est engagé à participer à hauteur de trois milliards.

(Edité par Jean-Michel Bélot)