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Économies d'énergie : généraliser le télétravail, une piste vraiment efficace ?

Photo d'illustration (Photo by MARCEL MOCHET / AFP) (Photo by MARCEL MOCHET/AFP via Getty Images)
Photo d'illustration (Photo by MARCEL MOCHET / AFP) (Photo by MARCEL MOCHET/AFP via Getty Images) (AFP via Getty Images)

L'idée a notamment été avancée par Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la Fonction publique, puis reprise par le ministère du Travail.

Face à la crise énergétique, le retour au télétravail massif ? C'est l'idée portée fin août par Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la Fonction publique. "Est-ce qu'on peut imaginer que sur une journée donnée, on puisse faire télétravailler des agents pour pouvoir fermer un bâtiment, ne pas le chauffer, l'éclairer ?", s'est interrogé le ministre.

L'idée a mûri et séduit le ministère du Travail, interrogé par Le Parisien début septembre. "Il s’agit d’une piste de réflexion du groupe de travail Sobriété avec les entreprises", souligne un porte-parole du ministère, estimant que le télétravail "pourrait être une bonne option selon les circonstances ; si c’est faisable pour elles et adapté à leur activité". Une mesure qui pourrait donc figurer dans le plan de réduction de la consommation énergétique, présenté fin septembre, et alors que le gouvernement ambitionne de réduire de 10% la consommation d'énergie d'ici 2024.

"Deux tiers des Français ne peuvent pas télétravailler"

Mais dont l'efficacité réelle fait douter certains spécialistes. "lI faut rappeler qu'environ deux tiers des Français ne peuvent pas télétravailler, il faut penser aux commerces, aux artisans, à l'hôtellerie, à la restauration... Le passage au télétravail semble une réflexion de col blanc, très parisienne", pose d'emblée l'économiste Myriam Maestroni, présidente du think thank E5T, qui soutient la transition énergétique.

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Selon les chiffres de la Dares, sur les 27 millions d'emplois en France, 18 millions sont incompatibles avec le télétravail. De quoi relativiser l'impact réel d'une telle mesure.

Le télétravail entraine une hausse de la consommation à domicile

Autre élément pointé par la spécialiste pour mettre en question l'efficacité d'une telle mesure sur la consommation d'énergie, les contours d'application de la mesure. "Aujourd'hui, il existe un roulement dans la plupart des entreprises qui proposent du télétravail. Dans ce cas, les locaux sont tout de même chauffés et éclairés. En parallèle, les salariés en télétravail utiliseront de l'énergie pour chauffer leur domicile, cuisiner dans la journée... Cela peut très vite de venir une fausse bonne idée si ce n'est pas fait au cas par cas et de manière très rigoureuse", met en garde Myriam Maestroni.

D’après RTE, si les ordinateurs et le Wifi consomment relativement peu, les plaques de cuisson, le chauffage et l’éclairage sont beaucoup plus sollicités durant les périodes de télétravail, et consomment davantage d'énergie.

Attention au surcoût de chauffage

Un autre poste de dépense, non négligeable, pourrait être mis à rude épreuve en cas de télétravail : le chauffage. Si les salariés peuvent réduire la température en partant travailler, le télétravail leur impose de chauffer davantage.

Or, le chauffage est le premier poste de consommation en énergie des ménages, très loin devant les autres. Il représente à lui seul en moyenne 27,6% de l'énergie consommée par un foyer en France, selon un rapport de l'Ademe publié en 2019.

La facture d'électricité en télétravail peut flamber

Un report de consommation vers le logement qui a pu être constaté lors du premier confinement, au printemps 2020. "Toutes les émissions de CO2 ont chuté, dans tous les secteurs confondus, sauf dans le logement, où l'on observe une augmentation de près de 30%", rappelle Myriam Maestroni.

Une augmentation de consommation vers le logement qui s'est traduite sur les factures, selon une étude du comparateur Selectra. Le surcoût entraîné par un mois de confinement pour le chauffage électrique et le gaz naturel est situé entre 18 et 97 euros, en fonction de la taille du logement.

Une indemnité de télétravail insuffisante ?

"Plutôt que d'agir sur une mesure à court terme et à l'efficacité limitée comme le télétravail, il faudrait plutôt engager un vrai plan ambitieux de rénovation des logements, afin de mieux les isoler et ainsi réduire les dépenses d'énergie", prône la spécialiste.

Si un recours massif au télétravail pourrait légèrement baisser la consommation dans quelques entreprises à condition d'être strictement appliqué, à l'inverse, il augmenterait la consommation d'électricité des logements, et donc la facture finale des consommateurs. Une hausse de la facture qui pourrait difficilement être compensée par l'indemnité de télétravail de 2,50 euros par jour, alors que l'Élysée prévoit une hausse entre 10 et 20% des prix de l'énergie au 1er janvier.

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