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Doigt d'honneur: le dérapage de trop pour Eric Zemmour?

Le polémiste d'extrême droite  Eric Zemmour fait un doigt d'honneur en réponse à celui d'une passante, le 27 novembre 2021 à Marseille - Nicolas TUCAT © 2019 AFP
Le polémiste d'extrême droite Eric Zemmour fait un doigt d'honneur en réponse à celui d'une passante, le 27 novembre 2021 à Marseille - Nicolas TUCAT © 2019 AFP

Samedi, en clôture de sa visite à Marseille, Éric Zemmour a échangé un doigt d'honneur avec une manifestante. Un geste que son camp tente à présent de défendre mais dont ses adversaires politiques font des gorges chaudes.

Selon de nombreux observateurs et acteurs de la vie publique, cette sortie de route interroge a minima sur la stature présidentielle du polémiste.

Un "fuck à la racaille" et à "l'extrême gauche" selon les siens

Éric Zemmour a beau avoir été condamné par deux fois pour provocation à la haine, faire face à un nouveau procès pour des propos tenus à la télévision sur les migrants isolés, rien ne semblait pouvoir remettre en cause sa marche à la candidature. Il doit l'annoncer de manière imminente, et en prélude à un grand meeting prévu au Zénith de Paris dimanche prochain. Mais contrairement à ces condamnations et à ces procédures judiciaires, un doigt d'honneur paraît de nature à déranger ce programme.

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Éric Zemmour a pour le moment refusé de s'exprimer, gardant obstinément le silence, notamment devant nos caméras, lorsque la presse a voulu en savoir plus sur son geste. Mais ses soutiens ont tenu à faire entendre leur voix pour défendre la réaction de leur chef de file. Dès samedi après-midi, Benjamin Cauchy, l'ex-gilet jaune et ex-partisan de Nicolas Dupont-Aignan, ex-sympathisant de Florian Philippot, passé désormais chez Éric Zemmour, a chargé sur notre antenne:

"Je crois que c’est surtout un fuck à la racaille, à tous ceux qui ont envie que Marseille ne soit plus français." 876450610001_6284074378001

"Son doigt d’honneur, il l’a fait à l’extrême gauche, à ces gens qui ne veulent pas que la démocratie fonctionne aujourd’hui en France", a estimé quant à lui Franck Keller, membre de l'association des "Amis d'Eric Zemmour", sur BFMTV dimanche. Le sympathisant a encore fait valoir un "comportement humain", un "geste spontané". "Il a eu raison de ne pas se laisser faire", a-t-il conclu.

Le Pen l'appelle au rassemblement, Castaner y voit un "geste révélateur"

Dans la sphère publique, Éric Zemmour rencontre peu d'appui en revanche. À l'exception du candidat à la désignation LR en vue de la présidentielle, Éric Ciotti, qui samedi soir sur notre plateau a vu dans le doigt d'honneur de son ami le reflet de la "dureté de la vie politique", tous s'accordent pour désavouer ce geste. Sur le plateau de BFM Politique ce dimanche, le patron des députés La République en marche, Christophe Castaner, a avancé: "Ce geste n'est que le révélateur. J'ai le sentiment que depuis plusieurs semaines, sur les plateaux télé, dans ses expressions, Zemmour nous insulte quotidiennement".

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Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national à la présidentielle, a appelé son grand rival à renoncer à sa candidature, voyant dans ce dérapage le signe d'un prétendant "pas à l'aise" dans sa campagne.

"J'ai entendu son équipe de campagne dire qu'il s'agissait d'un geste 'instinctif'. Quand on a vocation à devenir président de la République, précisément il faut être capable de sang-froid, de garder son calme, de maîtriser, précisément, son instinct", a-t-elle analysé. Marine Le Pen a appelé son concurrent à la rallier:

"Il est temps désormais de procéder au rassemblement. (...) Il est maintenant clair que s'il n'est pas candidat, je serais devant Emmanuel Macron au premier tour et compte-tenu du fait qu'au second, je suis donnée actuellement à 46%, je pense que la famille nationale à la possibilité de gagner cette élection et c'est essentiel pour l'avenir de notre pays."

Robert Ménard, maire de Béziers et proche du Rassemblement national mais aussi du polémiste pense que ce dernier "a dû avoir honte de lui-même après".

"C'est un geste de racaille, lui qui n'a de cesse de dénoncer les comportements d'un certain nombre de gens, il fait exactement la même chose qu'eux", déclare l'édile sur notre antenne, "il est candidat à être chef de l'État, c'est quand même quelque chose qui t'oblige." 876450610001_6284235157001

Il dévisse dans les sondages

En l'espace de quinze jours, c'est la seconde fois qu'Éric Zemmour sort égratigné de l'un de ses déplacements. Sa venue devant le Bataclan pour les six ans du massacre, et les propos hostiles qu'il y a tenus à l'égard de François Hollande, avaient autant déplu aux associations de victimes qu'à certains de ses proches, comme Robert Ménard. Philippe de Villiers, qui devait le rejoindre au Zénith dimanche prochain, a préféré prendre ses distances.

Et il dévisse à présent dans des sondages qui jusqu'à présent racontaient son ascension. Dans l'enquête Ifop pour le JDD ce dimanche, il est jaugé à 15% des intentions de vote exprimées, perdant encore deux points en un mois. Une étude réalisée avant le voyage marseillais et le désormais fameux doigt d'honneur.

Article original publié sur BFMTV.com