Dish Network parle fusion avec T-Mobile US

(Reuters) - Dish Network a engagé des discussions en vue d'une fusion avec T-Mobile US, une opération qui marierait le deuxième opérateur de télévision par satellite et le numéro quatre de la téléphonie mobile aux Etats-Unis, a dit jeudi une source proche du dossier.

L'action Dish Network gagne 5,6% sur le Nasdaq, tandis que T-Mobile US progresse de 4,5%.

Les discussions viennent de commencer et des questions telles que le prix et la structure doivent encore être réglées, a ajouté la source.

Les deux entreprises se sont déjà entendues pour qu'en cas de rapprochement, John Legere, l'actuel directeur général de T-Mobile US, devienne directeur général du nouvel ensemble et que Charlie Ergen, le directeur général de Dish, en prenne la présidence, rapporte le Wall Street Journal, qui le premier a donné l'information.

T-Mobile affiche une capitalisation boursière d'environ 31 milliards de dollars (27,6 milliards d'euros) tandis que celle de Dish Network avoisine les 33 milliards.

Des représentants des deux groupes n'ont pas répondu dans l'immédiat à des demandes de commentaires adressées par courrier électronique en dehors des heures de bureau aux Etats-Unis.

Un porte-parole de Deutsche Telekom, actionnaire à environ 66% de T-Mobile US, s'est refusé à tout commentaire. A Francfort, l'action Deutsche Telekom gagne 1,74% à quelques minutes de la clôture.

"Il est clair que Deutsche Telekom étudie ses perspectives d'avenir aux Etats-Unis", a déclaré une source proche du directoire de l'opérateur télécoms, ajoutant qu'elle n'avait pas connaissance de discussions entre T-Mobile US et Dish.

Dish et T-Mobile ont par le passé évoqué l'un et l'autre la possibilité d'un rapprochement. Ces derniers mois, Charlie Ergen s'est déclaré "impressionné" par T-Mobile et John Legere a jugé qu'une coopération entre les deux groupes aurait du sens.

DEUTSCHE TELEKOM EN QUÊTE D'UN ALLIÉ POUR T-MOBILE US

Dish a été en janvier l'un des grands gagnants inattendus de la vente aux enchères de fréquences mobiles aux Etats-Unis et il s'est récemment lancé dans la télévision en "streaming", pour tenter de compenser la baisse du nombre des abonnés à ses offres de télévision payantes.

T-Mobile, lui, est jugé handicapé par le fait de ne pas détenir de fréquences dans le bas du spectre et plusieurs médias ont rapporté qu'il cherchait à en acheter à des concurrents.

L'opérateur mobile s'est parallèlement employé à enrayer la baisse du nombre de ses abonnés en baissant ses tarifs et en multipliant les offres, une stratégie commerciale couronnée de succès mais qui a réduit ses marges.

Deutsche Telekom cherche depuis un certain temps déjà un allié à T-Mobile US qui permette d'améliorer la rentabilité de ce dernier.

L'an dernier, le groupe allemand a tenté de vendre T-Mobile US à Sprint, numéro trois de la téléphonie mobile aux Etats-Unis, mais ce dernier a finalement renoncé à faire une offre en raison de l'opposition présumée des autorités de régulation américaines.

Le français Iliad, maison mère de Free, a par ailleurs présenté il y a près d'un an une offre sur T-Mobile US mais l'a ensuite abandonnée après avoir été éconduit par Deutsche Telekom.

Le secteur des médias et des télécoms américain est en pleine phase de concentration avec le projet de rachat de l'opérateur de télévision par satellite DirecTV par AT&T pour 49 milliards de dollars et celui de Time Warner Cable, deuxième câblo-opérateur américain, par le numéro trois Charter Communications pour 56 milliards de dollars.

(Supriya Kurane à Bangalore, avec Christoph Steitz; Benoît Van Overstraeten et Marc Angrand pour le service français)