Deuxième tour: la bruyante frustration des étudiants de gauche
S'ils renvoient dos-à-dos les candidats Macron et Le Pen, les étudiants qui ont manifesté leur mécontentement depuis plusieurs jours s'apprêtent bien à faire "obstacle au Rassemblement National". En attendant un hypothétique sursaut de la gauche lors des législatives.
"Nous éprouvons un fort sentiment d'injustice et de révolte. L'affiche de ce deuxième tour est tout simplement inacceptable pour nous. Il s'agit de deux candidats aux politiques racistes et ultra libérales!". C'est ainsi que s'exprime Victor Mendez, étudiant à Nanterre, tout juste réélu, avec un score historique, plus de 56% des voix, aux instances de l'Université, sous les couleurs de l'Unef.
Victor Mendez (au micro) lors de la manifestation du 19 avril à Paris.
Quand on lui demande en quoi le candidat Macron est raciste, il répond: "La loi Asile et Immigration de 2019 qui renforce le contrôle des étrangers demandeurs d'asile, la Loi Sécurité Globale de 2021 qui dans sa première version voulait interdire que l'on filme la police coupable de contrôles au faciès, et la lutte contre le pseudo "islamo-gauchisme" déclenchée par le gouvernement dans les universités".
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Ce militant anti-Parcoursup et anti-sélection qui mène la fronde au sein de l'Université de Nanterre et dirige l'occupation du bâtiment de la présidence depuis plus de 170 jours renvoie dos à dos le macronisme et le lepenisme: "Souvenez-vous de ce débat télévisé, où Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur reprochait lui-même à Marine Le Pen d'être "trop molle""... Au premier tour, Victor a voté pour le candidat du NPA Philippe Poutou. Au second tour, il fera "obstacle au Front National".
Orphelins du second tour
Selon Victor Mendez, au premier tour ont éprouvé un grand désarroi en se retrouvant orphelins pour le second tour qui oppose deux figures de droite à leurs yeux. "Nous avons participé à cette grande marche parisienne du 17 avril contre l'extrême droite, et à des manifestations dans toute la France. Nous voulions aussi organiser des AG dans les universités pour que les étudiants puissent s'exprimer et pour qu'un grand débat puisse avoir lieu".
Mais à son grand dam, les présidents d'université ont tout fait pour empêcher ces grands-messes politiques dans l'entre-deux-tours. "Les amphis on[...]
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