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Le choix d'Achleitner divise les actionnaires de Deutsche Bank

par Kathrin Jones et Andreas Kröner

FRANCFORT (Reuters) - La désignation de Paul Achleitner pour un deuxième mandat à la présidence de Deutsche Bank a divisé les actionnaires de la première banque allemande, rapportent lundi des personnes au fait du dossier.

Si les investisseurs qataris, réunis autour du cheikh Hamad ben Djassim al Thani, ont apporté leur soutien à cette nomination, d'autres se sont montrés réticents, précisent les sources.

Certains actionnaires reprochent à Paul Achleitner d'avoir trop peu changé la culture de la banque allemande et de s'être au contraire aligné sur Anshu Jain, co-président du directoire de 2012 à 2015, et sur les responsables de la banque d'investissement auxquels certains imputent les problèmes actuels de l'établissement.

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Depuis quatre ans que Paul Achleitner préside le conseil de surveillance, l'action Deutsche Bank a perdu plus de la moitié de sa valeur, affectée par une série de problèmes juridiques et des amendes de plusieurs milliards d'euros.

Mais d'autres investisseurs estiment qu'un départ de Paul Achleitner créerait davantage d'incertitude.

"La banque a besoin de stabilité", a déclaré une personne proche du cheikh Hamad ben Djassim al Thani, qui contrôle des fonds détenant une participation cumulée d'environ 10% dans la banque. "C'est la raison pour laquelle il soutient Achleitner."

S'exprimant sous le sceau de l'anonymat, deux autres grands investisseurs de Deutsche Bank ont fait part de leur scepticisme sur la reconduction de Paul Achleitner. Ils ont notamment critiqué les conditions de cette nomination, qui arrive au moment où la banque fait face à une amende potentielle de 14 milliards de dollars de la justice américaine dans le cadre d'une enquête sur la vente de titres adossés à des prêts immobiliers (MBS).

LES ACTIONNAIRES SE PRONONCERONT EN MAI

"Au cours de son mandat, le nombre d'employés a augmenté, les coûts ont flambé et les coûts des litiges sont à un niveau record", déclare Dieter Hein, analyste chez Fairesearch.

"Achleitner a échoué. Un renouvellement de son mandat est une gifle au visage des actionnaires (...) il devrait être parti depuis longtemps au regard de son bilan", ajoute-t-il.

Lundi, un porte-parole de Deutsche Bank a dit que Paul Achleitner avait été choisi par le conseil de surveillance pour un second mandat de cinq ans. Les actionnaires se prononceront en mai prochain lors de l'assemblée générale annuelle.

Selon ce porte-parole, une enquête interne a par ailleurs blanchi Paul Achleitner à propos d'une manipulation présumée des taux interbancaires, dont le Libor, qui a valu à la banque allemande de s'acquitter d'une amende record de 2,5 milliards de dollars (2,35 milliards d'euros) auprès des autorités américaines et britanniques.

"Bien sûr, Achleitner a commis des erreurs, comme celles d'être resté dans les pas de l'ancienne direction", déclare Ingo Speich, gérant de fonds chez Union Investment, qui détient une participation dans Deutsche Bank.

Mais Ingo Speich entend apporter son soutien à la reconduction de Paul Achleitner lors de la prochaine AG de la banque afin, dit-il, d'éviter des mois de confusion en cas de départ du président. "Il y a trop de problèmes à résoudre", dit-il.

Une source proche de Deutsche Bank avait déclaré dès dimanche à Reuters que Paul Achleitner avait été choisi par le conseil de surveillance pour un nouveau mandat.

L'action Deutsche Bank gagne 0,37% à la Bourse de Francfort vers 14h30 GMT, superformant l'indice européen du secteur bancaire quasi stable et le Dax-30 en hausse de 0,31%.

(Claude Chendjou pour le service français, édité par Bertrand Boucey)