Dette publique: pourquoi l'Etat doit dépenser mieux plutôt que plus
EDITORIAL. L'Etat n'a jamais autant dépensé que ces dernières années: 59% du PIB, record battu, avec une dette publique qui dépasse pour la première fois les 3.000 milliards d'euros. Mais entre justice sociale et ultralibérisme, un juste milieu existe selon notre éditorialiste.
Le vent de l'histoire a tourné: la "mondialisation heureuse" et la libéralisation tous azimuts semblent désormais derrière nous, emportées par leurs propres excès et par les réactions nationalistes, protectionnistes ou populistes (souvent les trois à la fois) que ces excès ont fait naître.
"Gilets jaunes", "Covid" et guerre en Ukraine
Les frontières, qu'on croyait dépassées, se rappellent à nous. Les Etats, que beaucoup voulaient réduire à la portion congrue, retrouvent vigueur et légitimité, y compris dans le champ économique. C'est vrai en France comme ailleurs, et d'autant plus que le libéralisme y fut toujours mal vu. Il faut dire que les "gilets jaunes", le Covid et la guerre en Ukraine sont passés par là.
Qu'il est loin le temps où Emmanuel Macron voulait réduire le nombre de fonctionnaires de 120.000 en cinq ans! La vérité est qu'il en a embauché plus de 110.000. Eut-il raison? Eut-il tort?
Dette publique supérieure à 3.000 milliards d'euros
C'est un débat que je me garderai bien de trancher. Mais je constate comme tout le monde que les Français, qui aiment tellement pester contre l'Etat, ne cessent de réclamer toujours plus de policiers, d'infirmières, de magistrats, d'enseignants… Et je m'étonne que tant de gens, à gauche, voient en Macron un ultralibéral, alors que l'Etat n'a jamais autant dépensé que ces dernières années (59% du PIB, record battu, avec une dette publique qui dépasse pour la première fois les 3.000 milliards d'euros).
Sauf à nationaliser toute l'économie - ce que presque plus personne, en France, ne propose - ou à creuser indéfiniment les déficits (ce que la remontée des taux rendrait de plus en plus coûteux, voire suicidaire), on n'imagine guère qu'on puisse aller beaucoup plus loin. Il faut donc dépenser mieux plutôt que plus, et pour cela réformer ce qui doit l'être. L'immobilisme n'est pas une option. La fuite en avant non plus.
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