Les dessous de la fin de la guerre intestine au Crédit Mutuel
Nicolas Théry et Julien Carmona ont mis fin à une guerre de quatorze ans qui a opposé les fédérations de Bretagne et du Sud-Ouest et l’organe central du réseau Crédit Mutuel.
Une tranquillité retrouvée. Ce mercredi 3 mai, le siège de la Confédération Nationale du Crédit Mutuel (CNCM), rue du Bastion dans le XVIIème arrondissement de Paris, a fait mentir le nom de sa rue. Cet immeuble moderne d’acier et de verre a accueilli la fin de quatorze ans d’hostilités entre deux frères ennemis, le Crédit Mutuel Arkéa et la CNCM, organe central des réseaux Crédit Mutuel.
Au cœur de la réconciliation : le Crédit Mutuel Arkéa renonce à son projet de désaffiliation du reste du groupe. Les branches bretonne et du Sud-Ouest poursuivaient ce désir de sécession avec ténacité depuis les années 2010.
Réconciliation de deux poids lourds
Les artisans de la paix sont les dirigeants, Nicolas Théry, de la confédération, et Julien Carmona, du Crédit Mutuel Arkéa, secondés par leur DG respectifs, Pierre-Edouard Batard (qui a quitté le groupe depuis) et Hélène Bernicot. Entourés de leurs administrateurs, les deux partis ont signé un accord qui vient couronner deux années de pourparlers discrets et de déclarations publiques savamment pesées.
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Nicolas Théry cumule les postes de président de la CNCM et de président de la plus grosse fédération au sein de Crédit Mutuel, le Crédit Mutuelle Alliance Fédérale - soit quatorze des dix-neuf fédérations. Il a enregistré 3,5 milliards d’euros de résultat net et 30 millions de clients en 2022. Julien Carmona dirige le deuxième poids lourd du groupe, Crédit Mutuel Arkéa, qui rassemble, avec les fédérations de Bretagne et du Sud-Ouest, 551 millions d’euros de bénéfices et 5,1 millions de clients l’année passée. Le Crédit Mutuel dans son ensemble incarne le troisième groupe français, derrière BNP Paribas et Crédit Agricole.
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