Des malus pour les entreprises qui abusent des CDD ?
L’idée vient du prix Nobel d’Economie Jean Tirole, et semble séduire Bruno Le Maire. Le ministre de l’Economie a indiqué être “prêt à travailler sur ce projet avec Muriel Pénicaud”, la ministre du Travail.
Bientôt des sanctions pour les entreprises qui abusent des contrats courts, et notamment des CDD ? Le prix Nobel d’Economie, Jean Tirole, propose, dans une interview au JDD, de mettre en place un système de malus pour les sociétés ayant trop recours à ce type de contrat.
Pour lui, les entreprises qui licencient “doivent accepter de supporter une partie du coût qu’elles imposent à la Sécurité sociale”
Le gouvernement séduit
L’idée semble séduire au sein du gouvernement. Interrogé dimanche dans le Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie a validé l’idée. “C’est une bonne chose de faire en sorte que les entreprises n’abusent pas des contrats courts et que celles qui licencient soient obligées de verser une indemnité de licenciement et quand elles abusent, qu’elles soient pénalisées (…) Je suis “prêt à travailler sur ce projet avec Muriel Pénicaud”, la ministre du Travail.
Le ministre de l’Economie tient tout de même à ce que ce malus respecte “les petites entreprises” : “Il faut veiller aux intérêts des plus petites entreprises qui sont souvent celles qui sont obligées d’embaucher le plus par contrats courts et qui sont aussi celles qui créent le plus d’emplois”, a-t-il ajouté.
83% des CDD durent moins d’un mois
Lundi, Muriel Pénicaud a mis en garde les entreprises. Si elles ne se saisissent pas du problème de l’abus de contrats courts, un malus pourrait voir le jour, a prévenu la ministre du Travail.
Les entreprises ont de plus en plus souvent recours aux CDD lors d’une embauche. Leur part est passée de 76% en 1993 à 87% aujourd’hui, révèle une étude du service statistique du ministère du Travail, la Dares. Les contrats de moins d’un mois, qui représentaient 57% des CDD en 1998, en représentent 83% en 2017
A LIRE AUSSI>> Recrutement : davantage de contrats, toujours plus courts