Publicité
La bourse ferme dans 44 min
  • CAC 40

    8 033,26
    +10,00 (+0,12 %)
     
  • Euro Stoxx 50

    4 925,82
    -10,75 (-0,22 %)
     
  • Dow Jones

    37 990,24
    +214,86 (+0,57 %)
     
  • EUR/USD

    1,0678
    +0,0032 (+0,30 %)
     
  • Gold future

    2 402,80
    +4,80 (+0,20 %)
     
  • Bitcoin EUR

    60 454,56
    +683,11 (+1,14 %)
     
  • CMC Crypto 200

    1 364,92
    +52,30 (+4,15 %)
     
  • Pétrole WTI

    83,20
    +0,47 (+0,57 %)
     
  • DAX

    17 747,37
    -90,03 (-0,50 %)
     
  • FTSE 100

    7 879,90
    +2,85 (+0,04 %)
     
  • Nasdaq

    15 487,41
    -114,09 (-0,73 %)
     
  • S&P 500

    5 005,33
    -5,79 (-0,12 %)
     
  • Nikkei 225

    37 068,35
    -1 011,35 (-2,66 %)
     
  • HANG SENG

    16 224,14
    -161,73 (-0,99 %)
     
  • GBP/USD

    1,2445
    +0,0007 (+0,06 %)
     

Des achats d'actions par la BCE et la BoJ jugés crédibles

par Jamie McGeever

LONDRES (Reuters) - La Banque centrale européenne (BCE) et la Banque du Japon (BoJ) pourraient bientôt consacrer à des achats d'actions des montants comparables à ceux alloués aux obligations si les moyens déjà déployés pour tenter de relancer la croissance et l'inflation continuent de décevoir.

La BoJ achète déjà des actions sur les marchés mais pour des montants limités; à la BCE, le vice-président, Vitor Constancio, interrogé cette semaine sur l'éventualité d'étendre la politique d'achats de titres aux marchés actions, a simplement répondu qu'aucune nouvelle mesure ne serait adoptée dans l'immédiat.

Une extension aux actions de la stratégie actuelle d'assouplissement quantitatif (quantitative easing, QE) ne ferait que confirmer que les politiques monétaires conventionnelles ne sont plus de mise et que même les mesures extraordinaires semblent avoir atteint leurs limites.

PUBLICITÉ

Le débat sur la prolongation de la politique actuelle s'est focalisé ces dernières semaines sur la "monnaie hélicoptère", c'est-à-dire la distribution de liquidités aux consommateurs, mais cette "arme nucléaire" de la politique monétaire est pour l'instant écartée, tout comme le financement direct des Etats.

Les professionnels de l'investissement estiment donc que, l'inflation restant très éloignée des objectifs, des achats d'actions à grande échelle constituent désormais un recours crédible.

UNE POLITIQUE RISQUÉE

Les critiques de cette option soulignent qu'elle exposerait les banques centrales à un risque excessif de dépréciation de leurs actifs et qu'elle ne serait pas très éloignée d'une politique de nationalisations.

Mais pour Joachim Fels, directeur exécutif du géant de la gestion obligataire Pimco, la BCE pourrait bien y recourir avant la fin de l'année.

"Des achats d'actions en Europe permettraient de soutenir le sentiment de marché et les cours, tout comme l'annonce par la BCE en mars d'achats d'obligations d'entreprise a conduit à un effondrement des spreads de crédit", dit-il.

La BCE et la BoJ sont devenues ces dernières années des acteurs de premier plan des marchés obligataires, comme en atteste le fait que la majeure partie des 8.000 milliards de dollars (7.000 milliards d'euros) d'obligations affichant des rendements négatifs sont libellées en euro ou en yen.

Une fois mis en oeuvre la totalité du plan d'achats d'obligations annoncé, la BCE pourrait détenir à elle seule jusqu'à 25% de l'encours d'emprunts d'Etat de la zone euro.

Mais ces programmes massifs, conjugués à des taux directeurs historiquement bas, n'ont pas empêché l'euro et le yen de s'apprécier face au dollar depuis le début de l'année, ni permis de rapprocher l'inflation de l'objectif du taux proche de 2% visé par les banques centrales, au risque de saper leur crédibilité. La Commission européenne a ainsi abaissé la semaine dernière sa prévision d'inflation 2016 à 0,2%.

LA BOJ EN ÉCLAIREUR EN JUIN OU JUILLET ?

De nouvelles mesures de soutien sont donc probables et les achats actions apparaissent comme un instrument facile à mettre en oeuvre, d'autant que, si l'on se réfère à l'impact positif des achats d'obligations sur les coûts des financements, on peut en attendre un effet appréciable.

Pour éviter de déséquilibrer les marchés concernés, de tels achats seraient sans doute réalisés par le biais de fonds indiciels (ETF).

Ceux-ci disposant d'un potentiel d'achats d'environ 6.000 milliards d'euros sur les marchés actions en Europe, la liquidité ne serait pas un problème, note Nikolaos Panigirtzoglou chez JPMorgan.

Pour Joseph Gagnon, du Peterson Institute for International Economics à Washington et ancien économiste de la Réserve fédérale, la BoJ a besoin "d'initiatives audacieuses plutôt que d'une paralysie prolongée", ce qui pourrait la conduire à porter la part des actions à 10% du montant total de ses avoirs, soit environ 50.000 milliards de yens, contre 0,5% aujourd'hui.

Ce choix, a-t-il expliqué récemment sur un blog, contribuerait à "faire monter les cours des actions et à encourager la consommation et l'investissement par le biais de l'enrichissement des ménages et de la baisse du coût du capital".

Une initiative d'une telle ampleur ne semblant pas imminente en Europe, Tokyo pourrait jouer le rôle d'éclaireur.

"Si la BoJ augmente son plan d'achats d'ETF en juin ou en juillet, cela pourrait servir de déclencheur pour que la BCE étudie cela de près", dit Nikolaos Panigirtzoglou.

Des achats d'actions auraient aussi pour effet indirect de favoriser les banques, dont les résultats ont souffert ces derniers mois des taux bas ou négatifs et des turbulences sur les marchés.

(avec Vikram Subhedar; Marc Angrand pour le service français)