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Débat sur le ciblage des baisses de charges

Des économistes débattent du ciblage le plus pertinent de la future baisse du coût du travail pour trouver la mesure la plus efficace pour l'emploi et la compétitivité des entreprises. /Photo d'archives/REUTERS/Régis Duvignau

PARIS (Reuters) - Des économistes débattent du ciblage le plus pertinent de la future baisse du coût du travail pour trouver la mesure la plus efficace pour l'emploi et la compétitivité des entreprises.

Selon des sources proches de François Hollande, la future baisse de 10 milliards d'euros du coût du travail devrait aller dans une proportion presque équivalente vers les bas salaires, pour doper l'emploi, et vers un soutien à la compétitivité, à travers les salaires plus élevés.

Au sein du patronat, le débat est vif, les petites entreprises préférant les baisses sur les bas salaires car elles en comptent davantage, tandis que les plus grandes veulent doper leur compétitivité en touchant les hauts.

Dans une étude publiée par l'Institut Montaigne, les économistes Pierre Cahuc et Stéphane Carcillo recommandent une baisse ciblée sur les bas salaires pour doper l'emploi et expliquent qu'agir sur les hauts salaires se traduirait par une hausse de ces derniers, sans gain de compétitivité.

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"Un ciblage de 10 milliards d'allègements de charges, annulant les charges au niveau du smic et diminuant pour s'annuler à 1,6 smic, pourrait créer jusqu'à 800.000 emplois", calculent-ils, extrapolant les résultats du dispositif "zéro charge" de 2009 pour les entreprises de moins de 10 salariés.

"Au contraire, si la baisse du coût du travail s'applique à tous les salaires de manière indifférenciée, elle se traduira essentiellement par des hausses de salaire et peu de créations d'emploi. En fin de compte, le coût du travail baissera très peu, l'impact sur le chômage sera négligeable et la compétitivité des entreprises ne s'améliorera pas", ajoutent-ils.

"ERREUR STRATÉGIQUE"

Appliquer cette recommandation serait "une erreur stratégique", estime au contraire Olivier Passet, directeur des synthèses économiques de l'institut Xerfi, dans une note diffusée jeudi.

Elle permettrait certes de créer beaucoup d'emplois, reconnaît-il, ce qui tirerait la consommation à la hausse et donc la croissance économique à court terme.

"Mais ce n'est pas parce que l'efficacité d'un médicament est reconnue que l'on doit en recommander l'administration quelle que soit la maladie, quelles que soient les circonstances", explique-t-il, en soulignant les pertes de parts de marché des entreprises françaises et l'érosion du nombre d'entreprises exportatrices.

Selon Pierre Cahuc et Stéphane Carcillo, mis à part le coût du travail élevé au niveau du salaire minimum, "le problème de la compétitivité est essentiellement d'une autre nature" et doit être réglé par des réformes structurelles.

Ils citent l'enseignement et la recherche, la formation professionnelle, le processus de formation des salaires, le droit du travail, le financement de l'économie et l'efficacité des dépenses publiques.

DEUX FOIS PLUS D'ENTREPRISES EXPORTATRICES EN ITALIE

Pour Olivier Passet, il est illusoire d'imaginer combler le déficit de compétitivité des entreprises françaises en espérant combler l'écart de recherche et développement avec l'Allemagne.

"Recommander la neutralité dans la diminution des charges, ce n'est pas simplement vouloir faire le jeu du ' lobbying des grandes entreprises du secteur industriel'", dit-il. "C'est simplement être attentif au diagnostic, à l'histoire, à l'environnement international, avant de proposer un remède."

Selon le ministère du Commerce extérieur, la France comptait 120.000 entreprises exportatrices de biens en 2013 contre deux fois plus en Italie et trois fois plus en Allemagne.

L'institut d'études économiques Coe-Rexecode estime quant à lui que les parts de marché des exportations françaises dans les exportations de la zone euro, qui étaient stabilisées depuis 2010, ont légèrement baissé au second semestre 2013, à 12,7% contre 17,5% en 1998.

Le Medef a proposé de diviser par deux les cotisations famille d'ici 2017 pour toucher tous les salaires. Au-delà des 10 nouveaux milliards, l'organisation patronale souhaite conserver le crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE), qui baisse le coût du travail sur les salaires allant jusqu'à 2,5 smic, et les allègements "Fillon" allant jusqu'à 1,6 smic.

(Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse)