Je déteste les IA qui dessinent

Dans ce nouveau numéro de la newsletter #Règle30 de Numerama, la journaliste Lucie Ronfaut analyse notre fascination pour l’intelligence artificielle DALL-E et ce que cela dit de notre rapport aux algorithmes.

Cet article est extrait de notre newsletter hebdomadaire Règle30, éditée par Numerama. Il s’agit du numéro du 6 juillet 2022. Pour vous y inscrire gratuitement, c’est ici.

J’ai l’habitude de croiser des robots sur internet. Des jolies femmes qui m’offrent des iPhone gratuits sur Instagram, des comptes automatiques et absurdes sur Twitter, des mails qui me promettent la richesse si je leur réponds ou le malheur si je ne leur réponds pas. Alors, quand les images de DALL-E sont apparues dans mes fils d’actualité, je n’ai pas vraiment tiqué. Dès janvier, Numerama nous présentait cette intelligence artificielle capable de générer une image à partir d’un texte. Quelques mois plus tard, elle fut remplacée par sa successeuse, DALL-E 2. Le logiciel n’est accessible qu’à quelques milliers de personnes — des chercheurs et des chercheuses, des journalistes, des artistes — mais le grand public peut s’amuser avec une version moins élaborée, baptisée Craiyon (ou DALL-E mini). Très vite, les réseaux sociaux ont été envahis d’expériences plus ou moins réussies. Et si un panda jouait au basket ? Ou qu’Emmanuel Macron participait à Danse avec les stars ?

Le traitement médiatique de DALL-E est, je crois, typique de notre relation avec les intelligences artificielles aujourd’hui :

  • Étape 1 : la fascination (c’est une révolution !)

  • Étape 2 : le rire (c’est quand même moche !)

  • Étape 3 : la peur (au fait,

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