Démantèlement de l'IRSN : le jeu dangereux du gouvernement pour accélérer sur le nucléaire
À l'appel de l'intersyndicale, les experts et chercheurs de l'IRSN ont battu le pavé, ce lundi 20 février, alors que la fusion surprise de l'institut avec l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pourrait mettre en péril la transparence et l'indépendance des procédures.
L’amendement n’est même pas arrivé en commission que déjà, l’Autorité de sureté nucléaire (ASN) recherche ses nouvelles recrues. La fiche de poste, publiée sur le site de l’emploi public et depuis lors supprimée, ne laisse pas de place au doute. "Le ou la chargée de mission sera impliquée dans des activités liées […] aux travaux nécessaires pour mettre en œuvre le rapprochement entre l’ASN et l’IRSN", peut-on y lire. La date limite de candidature – le 19 mars 2023 – confirme le tempo donné par le ministère de la Transition énergétique. À peine le couperet tombé ce mercredi 8 mars, la ministre Agnès Pannier-Runacher, avait alors demandé à trois personnalités du secteur (Bernard Doroszczuk, président de l’ASN, Jean-Christophe Niel Directeur général de l’IRSN, et François Jacq, Administrateur général du CEA), une ébauche de feuille de route à rendre fin février, soit quelques jours plus tard seulement.
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Et pour cause. Sur le grand chantier des EPR2, Emmanuel Macron veut accélérer, quitte à démonter les "garde-fous institutionnels" qui pourraient le ralentir dans sa course. "L’intention est clairement, dans la continuité du projet de loi d’accélération du nucléaire, de lever l’obstacle d’exigences de sûreté trop élevées pour être atteintes par l’industrie", avance Yves Marignac, consultant sur le nucléaire au sein du groupe négawatt. L’annonce a provoqué l’ire des salariés de l’IRSN qui ont répondu en masse à l’appel à la grève de l’intersyndicale ce lundi 20 février.
Fluidifier les procédures
Loin d’être sa concurrente, l’ASN est pourtant le bras armé de l’institut. Mais c’est ce fonctionnement à deux têtes qui semble poser problème au gouvernement. Dans un communiqué, celui-ci a annoncé chercher, au contraire, à "fluidifier les processus d’examen technique et de prise de décision", alors qu’aujourd’hui, l’ASN ne se prononce qu’après instruction du dossier par l’IRSN.
La création[...]
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