Déclin ou résistance économique? Cinq raisons d’espérer en 2023
EDITORIAL - Guerre en Ukraine, crise de l'énergie, inflation... Les perspectives économiques ne semblent pas réjouissantes pour l'année 2023. Pourtant, les tendances en provenance des Etats-Unis et les chiffres des Bourses offrent des raisons d'espérer des jours meilleurs.
"Dr. Doom" est en tournée. A New York, où Challenges avait échangé avec lui dans son dernier numéro, puis à Paris, et enfin cette semaine à Davos, Nouriel Roubini, alias "Docteur Catastrophe", répète ses Mégamenaces, dix dangers qui mettent en péril notre économie (éd. Buchet Chastel). L’homme qui avait prévu la crise de 2007 sera-t-il entendu au World Economic Forum, cette réunion où, selon l’ultra-riche Warren Buffett, "des milliardaires à la tribune expliquent à des millionnaires dans la salle comment les classes moyennes doivent changer leur comportement"?
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Un secteur résilient
En tout cas, Dr Doom ne s’est pas arrêté au petit Davos qu’organise chaque début d’année à Paris Stéphane Boujnah, le président d’Euronext, et qui rassemblait une centaine de chefs d’entreprise, banquiers, économistes, investisseurs et opérateurs de marché... Sans doute aurait-il trouvé le titre de la séance ("C’est bon pour la croissance 2023") beaucoup trop rassurant, à l’image de son chef d’orchestre, incorrigible optimiste et inlassable fédérateur des Bourses européennes qui traitent désormais deux fois plus de transactions que le London Stock Exchange. Car à ces dix mégamenaces de Roubini, l’assemblée parisienne allait opposer cinq bonnes raisons d’espérer, et pas seulement parce que le CAC 40 caracole depuis le début de l’année 2023 au-dessus des 7.000 points, comme si les marchés avaient oublié un certain 24 février 2022, date de l’invasion de l’Ukraine, où il clôturait à 6.500 points.
Les nouveaux chiffres venus d’outre-Atlantique sur le front de l’inflation, avec un fort retrait ces derniers mois (6,5% fin décembre 2022, pour 7,1% fin novembre), sonnaient la charge des bonnes nouvelles. Les très fortes liquidités, toujours prêtes à être investies après l’épargne forcée post-Covid, témoignaient de la persistance de poudre sèche: argent des riches (1.000 milliards de dollars [...]