Les députés LR écartelés sur l'alliance avec la Macronie

J. Witt/Sipa

Après le feuilleton de la réforme des retraites, les élus Les Républicains s'enfoncent plus que jamais dans une crise existentielle, qui pose la question de leur alliance avec la majorité présidentielle. Paradoxe: ils occupent une position clé au Palais Bourbon, qui leur donne quasiment droit de vie ou de mort sur les projets de loi du gouvernement.

Affaiblis mais indispensables, Les Républicains excluent toute alliance avec un exécutif en quête de majorité, et comptent monnayer cher leur appui sur les textes régaliens. "Il n'y a chez nous aucun état d'âme, pas de sujet, il n'est question ni de coalition ni de pacte de gouvernement", a martelé mardi le patron des députés LR, Olivier Marleix. L'idée d'un accord est revenu en force depuis le débat houleux sur la réforme des retraites, qui a braqué les positions. Elisabeth Borne a prévu de recevoir la semaine prochaine les groupes parlementaires, après qu'Emmanuel Macron lui a confié pour mission "d'élargir la majorité".

Avec 61 députés, Les Républicains se trouvent en position pivot. Même si le rendez-vous n'est pas encore calé, "on ira parce qu'il faut y aller mais on n'a pas beaucoup d'espoir", commente une source parlementaire LR. "On est assez amers aux Républicains, car on a joué le jeu" sur les retraites, "ce n'est pas à nous de proposer l'après". Certaines voix au sein du parti, tels les anciens ministres Rachida Dati et Jean-François Copé, appellent à une coalition en bonne et due forme, dans le sillage de Nicolas Sarkozy.

Débauchage

Mais l'état major refuse tout net l'idée. "Nous avons été élus dans une opposition à Emmanuel Macron", rappelle Eric Ciotti, qui veut poser son parti en alternative pour 2027, et mesure bien le danger d'une dilution définitive s'il signe avec la macronie. Le patron des LR met tout autant en garde contre la tentation de "débauchages" individuels, alors que plusieurs députés sont partisans d'une négociation avec le gouvernement, tels Alexandre Vincendet ou Philippe Juvin. "Philippe Juvin est déjà dans la majorité. Vous n'achetez pas ce que vous avez déjà", raille un élu LR francilien.

Un débauchage ne peut être utile que s'il apporte des voix. Chez Renaissance, on en est conscient: "aucun député LR ne ferait voter le groupe comme un seul homme" s'il arrivait au gouvernement, soupire un cadre. Car Les Républicains sont profondém[...]

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