Défense: Paris doit-il lâcher Berlin pour Londres ?

MBDA UK

La relance de la coopération de défense entre la France et le Royaume-Uni est au menu de la visite à Paris du Premier ministre britannique Rishi Sunak le 10 mars. Un choix logique: sur le militaire, Paris partage beaucoup plus avec Londres qu’avec Berlin.

En froid persistant avec l’Allemagne sur les sujets militaires, la France doit-elle se rapprocher du Royaume-Uni? La relance de la coopération de défense entre Paris et Londres est, en tout cas, au menu de la visite à Paris du Premier ministre britannique Rishi Sunak ce vendredi 10 mars. Le chantier apparaît immense: les coopérations de défense entre les deux pays, pourtant relancées en 2010 par les traités dits de Lancaster House, ont été réduites, depuis 2017, à la portion congrue. La France et le Royaume-Uni ont développé un missile antinavire commun, le Sea Venom, collaborent sur le segment de la guerre des mines (programme MMCM) et avancent (doucement) sur le programme de futur missile antinavire et de croisière FMAN/FMC, qui vise à remplacer les missiles Scalp/Storm Shadow, Exocet et Harpoon.

Les causes de ce désamour sont multiples. Le Brexit et le manque de volonté du 10 Downing Street ont abouti à l’explosion du projet d’avion de combat franco-britannique FCAS, au profit du programme SCAF, lancé en 2017 par Paris et Berlin, et rejoint par Madrid en 2019. Londres a répliqué en lançant à l’été 2018 un projet concurrent, le Tempest, rejoint par l’Italie et la Suède, même si cette dernière semble s’en être détachée ces derniers mois. Surtout, Paris n’a pas digéré le rôle du Royaume-Uni, et notamment de l’ancien Premier ministre Boris Johnson, dans l’annulation du méga-contrat de sous-marins australiens en septembre 2021.

Depuis 2017, l’Elysée a donc donné une priorité quasi-exclusive aux projets franco-allemands. Il y a évidemment le SCAF, qui vise à développer un avion de combat et des drones d’appui qui puissent succéder, à l’horizon 2040, au Rafale français et à l’Eurofighter Typhoon européen. Il y a également le projet de chars de combat du futur MGCS (Main Ground Combat System), successeur du Leclerc français et du Leopard 2 allemand. Des chantiers ont aussi été lancés sur le segment de l’artillerie (CIFS), des avions de patrouille maritime (MAWS), des hél[...]

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