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La croissance au point mort au 2e trimestre

par Myriam Rivet

PARIS (Reuters) - L'économie française a stagné au deuxième trimestre, accusant le contrecoup de son début d'année très vigoureux et les effets des perturbations liées au mouvement contre le projet de loi travail, sans que cela remette en cause le scénario d'une croissance proche de 1,5% en 2016, estiment les économistes.

Car l'Insee a relevé dans le même temps la croissance du premier trimestre à 0,7%, contre 0,6% annoncé précédemment. Et l'acquis pour 2016, à savoir le niveau du PIB si la croissance des deux derniers trimestres était nulle, reste à 1,1%.

La première estimation du PIB pour avril-juin s'avère inférieure aux prévisions des économistes interrogés par Reuters et de la Banque de France (à +0,2% dans les deux cas), ainsi qu'à la dernière prévision de l'Insee, publiée mi-juin, qui se situait à +0,3%.

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Dans un communiqué, le ministre des Finances Michel Sapin reconnaît que le chiffre est "décevant".

Mais "au-delà des à-coups d'un trimestre à l’autre, l’économie française reste sur une dynamique de reprise qui ne remet pas en cause la prévision de croissance de 1,5% en 2016", déclare-t-il.

Ce diagnostic est partagé par Axelle Lacan, économiste de l'institut COE-Rexecode, pour qui, "avec un acquis de 1,1%, cela semble faisable."

Michel Martinez, économiste zone euro chez Société Générale CIB, juge également qu'"il n'y a pas de raison de s'inquiéter d'un retournement de croissance", même s'il souligne que "pour atteindre 1,5% en moyenne en 2016, il faudra 0,55% de croissance au 3e comme au 4e trimestres."

Les deux rappellent que ce contrecoup était attendu après un premier trimestre très dynamique, même si le freinage a été plus marqué que prévu.

La contribution de la demande intérieure finale à la croissance du trimestre a ainsi été nulle et celle de la variation des stocks des entreprises lui a coûté 0,4 point, seule celle du commerce extérieur, redevenue positive (0,3 point), lui permettant de sauver les meubles.

L'arrêt des raffineries en raison de mouvements sociaux en mai et juin a pénalisé au printemps la production de biens manufacturés (−1,0%), se répercutant sur la production totale de biens et services (-0,2%).

Mais de façon plus surprenante, la consommation des ménages, qui avait bondi de 1,2% au premier trimestre, a stagné, tant pour les biens (0,0%) que pour les services (-0,1%), bien que l'Insee ait signalé des dépenses en énergie toujours vigoureuses.

Cette consommation maussade s'est notamment reflétée dans les résultats de L'Oréal, le géant des cosmétiques ayant indiqué vendredi que la France lui avait coûté un point de croissance pour ses ventes globales au deuxième trimestre.

EFFET ATTENTAT ?

Il n'est pas garanti que le moteur traditionnel de l'économie française reparte à plein au troisième trimestre, dans un environnement marqué par une série d'attentats islamistes, dont l'attaque au camion qui a fait 84 morts le 14 juillet à Nice.

"Les attentats avaient jusque là un effet temporaire sur la consommation des ménages, donc sur l’économie (…) mais là il y a un aspect répétitif qui va commencer à pénaliser plus durablement l’économie via notamment la hausse des coûts liés à la sécurité pour les entreprises", précise Axelle Lacan.

L'investissement global s'est contracté de 0,4% après trois trimestres de forte hausse, celui des entreprises reculant de 0,2%. Il avait bondi de 2,1% au 1er trimestre à l'approche de l'expiration du dispositif fiscal de "suramortissement" des investissements productifs qui a été finalement prorogé d'un an.

Même si les économistes n'anticipent pas de rebond marqué de l'investissement des entreprises au cours de l'été, ils ne prévoient pas pour autant que celui-ci soit affecté par la perspective du "Brexit".

"Les enquêtes de juillet sur le climat des affaires n'ont pas montré d'impact majeur du Brexit en France, contrairement à ce qu'on a pu observer en Allemagne", a relevé Axelle Lacan.

De son côté, François Letondu (Société générale) estime que l'impact du Brexit sur la croissance se manifestera principalement via les exportations vers le Royaume-Uni et épargnera la confiance des entreprises françaises, d'autant plus qu'elles bénéficient de conditions de financement très favorables et évoluent avec un système bancaire solide.

Globalement, ces deux économistes anticipent une réaccélération très progressive au deuxième semestre qui conforterait l'objectif gouvernemental pour l'année.

"On reste sur une tendance de reprise modeste mais qui est quand même meilleure que ce qu'on connaissait au cours des années précédentes", souligne François Letondu.

"En 2015 on a eu exactement la même situation, c’est normal qu’une économie qui est relativement ouverte, qui fait face à des chocs notamment extérieurs assez importants (comme la baisse des prix du pétrole) connaisse des taux de croissances assez volatils", a-t-il estimé.

(Edité par Yann Le Guernigou)