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Croissance: la France dans l'attente des chiffres de l'année 2012

Après des mois de stagnation, la France saura jeudi si 2012 s'est conclue comme toutes les prévisions l'annoncent sur une contraction de son activité économique, rendant caduc l'objectif de croissance de 0,3% affiché par le gouvernement pour l'ensemble de l'année. L'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), qui dévoilera ce jour là ses premiers chiffres pour le dernier trimestre de l'année écoulée, tablait dans ses dernières prévisions en décembre sur un repli du produit intérieur brut (PIB) de 0,2% par rapport au 3e trimestre. La Banque de France prévoyait de son côté début janvier une baisse de 0,1% du PIB. Si un nouveau recul suivait au premier trimestre 2013, la France serait alors techniquement en récession, pour la première fois depuis qu'elle en est sortie au printemps 2009, alors que plusieurs de ses voisins européens comme l'Italie ou le Royaume-Uni ont déjà replongé. La plupart des prévisionnistes tablent sur un léger rebond début 2013, écartant la possibilité de deux trimestres consécutifs négatifs qui définissent une récession. Pour autant, aussi près de zéro, des chiffres négatifs ou positifs ne signifient pas autre chose qu'un ancrage durable de l'activité dans la stagnation. Et le flirt continu depuis un an de l'économie française avec une croissance nulle (stagnation au premier trimestre, -0,1% au deuxième et +0,1% au troisième) augure un départ sans élan vers 2013. Or le gouvernement mise sur un retour de la croissance, qu'il escompte à 0,8% en 2013, pour inverser la courbe du chômage en fin d'année et atteindre l'objectif de réduction du déficit public à 3% du PIB. Plusieurs indicateurs de décembre confirment la morosité du climat économique en fin d'année après le léger mieux observé à l'été. La production industrielle est restée quasi stable par rapport à novembre, quand elle avait bondi de 0,5%. Mais au quatrième trimestre, c'est un recul de 1,8% qui est enregistré par rapport au troisième. La consommation des ménages a de son côté légèrement baissé (-0,1%) au quatrième trimestre 2012, et est restée stable en décembre. Seule bonne nouvelle, annoncée la semaine dernière, le déficit commercial de la France a baissé en 2012 pour la première fois depuis 2009, passant du record de 2011 de 74 milliards d'euros à 67,2 milliards d'euros. Une "performance" à relativiser puisqu'elle reste quand même la deuxième plus mauvaise de l'histoire, et que décembre a vu le déficit mensuel se creuser à nouveau. Le taux de chômage s'est en outre établi à 9,9% au troisième trimestre et l'Insee prévoit qu'il dépasse le seuil symbolique des 10% début 2013. Si les prévisions se révèlent justes et que le dernier trimestre 2012 s'avère négatif, la croissance sur l'année 2012 devrait s'établir à seulement à 0,1%, selon l'Insee, soit un net ralentissement après la progression de 1,7% enregistrée en 2011. L'objectif du gouvernement d'atteindre 0,3% de croissance en 2012 pour réduire le déficit public à 4,5% du PIB, conformément à ses engagements européens, sera donc définitivement enterré. Il aurait en effet fallu un bond du PIB de 0,7% en fin d'année pour parvenir à ce chiffre. Dans ses prévisions d'automne, la Commission européenne tablait sur une croissance française de 0,2% en 2012. Le Fonds monétaire international prévoyait, lui, 0,1% sur l'année. Comment dans ces conditions parvenir à l'objectif d'une croissance de 0,8% en 2013? Aucune prévision n'est aussi optimiste, malgré une reprise attendue au second semestre, et le gouvernement laisse peu à peu entendre qu'il devrait revoir son ambition à la baisse au début du printemps. Sans toutefois dire s'il compte prendre de nouvelles mesures de rigueur pour ramener à tout prix le déficit public à 3%, ou s'il repousse l'engagement d'un an.