Le crocodile de la terreur mesurait 14 m de long
Les paléontologues ne disposent que d'ossements et de dents d'espèces éteintes. De traces de morsures. Parfois des contenus d'estomacs. Surtout, de spécimens incomplets. Ce qui rend leur classification délicate au sein de l'arbre phylogénétique du vivant. Un puzzle énigmatique que des chercheurs ont voulu résoudre, en partie, en analysant de nouveaux et d'anciens fossiles de Deinosuchus. Ces crocodiliens, dont le nom signifie « crocodile terrible », parcouraient les terres nord-américaines il y a 75 à 82 millions d'années.
Disparues avant l'extinction des dinosaures sans que l'on ne sache encore pourquoi, les espèces du genre Deinosuchus ont « dû terroriser les dinosaures qui venaient au bord de l'eau pour boire », suppose Adam Cossette, coauteur de l'étude parue dans le Journal of Vertebrate Paleontology. « Ces nouveaux spécimens que nous avons examinés révèlent un prédateur bizarre et monstrueux, avec des dents de la taille d'une banane. »
Réorganisation de l'arbre phylogénétique
D'après les fossiles auxquels ils ont eu accès, les chercheurs établissent trois espèces de Deinosuchus. Deux d'entre elles, Deinosuchus hatcheri et Deinosuchus riograndensis, auraient vécu dans l'ouest de l'Amérique du Nord. Tandis que la troisième, Deinosuchus schwimmeri, aurait arpenté la plaine côtière de l'Atlantique. Sachant qu'à cette période, l'Amérique du Nord était séparée en deux par la mer de Niobraran. Qui s'étendait de l'océan Arctique jusqu'à l'actuel golfe du Mexique.
Quant à l'espèce Deinosuchus rugosus, décrite précédemment, les chercheurs la qualifie de « nomen dubium ». Littéralement « nom douteux », ce qui implique qu'il est impossible de classer cette espèce. Puisque rien ne permet d'affirmer qu'il s'agit réellement d'une espèce distincte. Les spécimens auparavant évoqués comme Deinosuchus rugosus appartiendront désormais, si la nouvelle...
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