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La Cour des comptes propose des primes ciblées pour pallier la pénurie d'enseignants

Un enseignant (photo d'illustration)  - Yann COATSALIOU © 2019 AFP
Un enseignant (photo d'illustration) - Yann COATSALIOU © 2019 AFP

Crise des vocations ou dysfonctionnements structurels au sein de l'Éducation nationale? Dans un rapport publié mercredi, la Cour des comptes juge "nécessaire" une "refonte" des modes de formation et de recrutement des enseignants, alors que le métier connaît une crise d'attractivité forte. Les Sages pointent la rémunération des professeurs et la dégradation des conditions de travail comme causes principales de cette crise.

Plusieurs pistes envisagées

Dans ce rapport, la Cour des comptes préconise l'instauration de primes ciblées afin d'attirer de nouveaux enseignants alors que 1000 postes restent vacants chaque année. Pour elle, "les inégalités territoriales d'attractivité du métier" doivent être compensées "par une différenciation plus forte" au profit de ces deux académies les plus touchées, celles de Créteil et de Versailles.

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"Pour les académies en cause, nous pensons qu’il faut créer des conditions d’attractivité particulières, ou les recréer. Cela veut dire laisser au recteur des marges de manœuvre, peut-être sur les primes", confirme à BFMTV Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes.

Les Sages proposent d'autres pistes. Ils suggèrent que pour les académies en tension, "les rectorats pourraient recruter sur diplômes, via un contrat d'une durée pluriannuelle (trois à cinq ans), pendant laquelle les candidats s'engageraient à rester en poste".

La Cour des comptes estime aussi que pour le premier degré, "la construction de véritables licences professionnalisantes conduisant à l'enseignement, et de façon privilégiée au master MEEF (Métiers de l'enseignement, de l'éducation et de la formation), devrait être fortement encouragée."

Des propositions qui ne satisfont que très peu les syndicats, qui réclament plus de moyens.

"Cet ensemble de petites mesures, qui relèvent de bricolages, d’ajustements, finissent de déstabiliser l’ensemble d’un système. Aujourd’hui, on ne sait plus comment on devient prof, on ne sait plus combien on est payés quand on est profs", estime Stéphane Crochet, secrétaire général du Syndicat des enseignants UNSA.

"Je ne comprends rien"

La pénurie est ressentie au quotidien par des centaines d'élèves, qui se retrouvent orphelins de leurs enseignants rarement remplacés. C'est le cas d'Ève, collégienne en classe de 5e, qui indique n'avoir qu'une heure de français par semaine au lieu des quatre initialement prévues. Depuis le début de l'année, l'adolescente a ainsi perdu 50 heures de cours de cette matière, un chiffre qui monte à 150h en comptant son année de 6e.

"On n’apprend pas, on n’a pas d’évaluation. J’ai des copines qui ne sont pas dans ma classe, et parfois, elles me prêtent leurs cahiers ou me parlent de leurs cours, je ne comprends rien", indique-t-elle auprès de BFMTV.

Des lacunes qui s'accumulent et qui inquiètent les parents. Afin de débloquer la situation, Sandrine, la mère d'Ève, a même déposé une requête au tribunal administratif. "Ça nous préoccupe énormément, c’est quelque chose qui perdure et on ne voit pas le bout du tunnel", s'inquiète-t-elle.

Article original publié sur BFMTV.com